Non seulement, le représentant de l’ONU reconnaît un trafic d’armes entre la Syrie et le Liban concernant la crise syrienne, mais il met en garde contre un ouragan qui souffle dans la région,menaçant la stabilité du Liban!
Pessimiste ou réaliste ? Le représentant du secrétaire général pour le suivi de la résolution 1559, Terje Road-Larsen, a brossé un tableau noir sur la situation au Moyen-Orient en raison de ce qui se passe en Syrie et les répercussions de cette crise sur la région.
La crise syrienne : reconnaissance d’un trafic d’armes
En marge de la discussion au conseil de sécurité de son quinzième rapport semestriel sur l’application de cette résolution, le représentant du secrétaire général de l’ONU a non seulement estimé que « le MO est le théâtre d’une danse de la mort, mais il a souligné que les Nations-Unies ont reçu des informations selon lesquelles 'il y a trafic d'armes entre la Syrie et le Liban », ce qui ne fait qu’accentuer la crise syrienne !
"Ce que nous voyons dans la région est une danse de la mort, proche d’évoluer en une guerre" a-t-il affirmé, indiquant que « la région connaît un tel chaos, menaçant son avenir, d’où il est important que le Conseil de sécurité reste en état d’alerte pour toute intervention ».
Larson a souligné « selon nos informations, il y a des raisons de penser que les armes circulent dans les deux directions : du Liban vers la Syrie et de la Syrie au Liban », ajoutant, « Nous n'avons pas d'observateurs indépendants pour nous assurer de la véracité ces informations, mais c’est sur elles que nous nous fondons, et elles proviennent de diverses sources », sans donner plus détails.
Terjé Roed-Larsen a aussi indiqué que les « forces de sécurité syriennes ont continué de mener des opérations le long de la frontière libano-syrienne, dont une partie au cours des derniers mois », déplorant que le tracé de cette frontière n’ait toujours pas été fait, en vertu des résolutions 1559 et 1680.
A ce titre, Ban Ki-moon a invité le gouvernement libanais à avancer sur la voie de l’adoption et de la mise en œuvre d’une stratégie globale de gestion des frontières dans la période à venir, de manière à mieux pouvoir contrôler les frontières internationales du Liban et empêcher les transferts illégaux d’armes dans un sens ou dans l’autre.
Le dossier libanais : la 1559..
Concernant l’application de la 1559, Larsen n’a pas hésité , comme à son habitude à placer, encore une fois, la question de l’armement du Hezbollah au centre de la scène politique libanaise.
« Si plusieurs groupes libanais de différentes affiliations politiques possèdent des armes échappant au contrôle du gouvernement, la branche armée du Hezbollah demeure la milice libanaise la plus importante et la plus lourdement armée du pays ; ses capacités sont proches de celles d’une armée ordinaire », a-t-il dénoncé, sans oublier les groupuscules armés palestiniens dans et hors les camps.
« Ce n’est un secret pour personne. Dans les déclarations publiques, les dirigeants du Hezbollah ont fait savoir qu’ils avaient renforcé leurs capacités militaires et continueraient de le faire, au mépris flagrant de la résolution 1559. En outre, le Hezbollah a reconnu publiquement, pour la première fois depuis sa création en 1982, avoir été appuyé sur plusieurs plans par la République islamique d’Iran. Ce qui constitue une violation de la résolution 1559 », a ajouté Terjé Roed-Larsen, précisant que Ban Ki-moon a appelé les dirigeants du Hezbollah à cesser d’acquérir des armes et d’accroître leur puissance militaire en marge de l’autorité de l’État.
Concernant les violations israéliennes quotidiennes de la souveraineté libanaise (mer-air et terre) Larsen s’est contenté de déplorer qu’ « Israël continue de porter atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Liban », appelant l’entité sioniste à respecter les obligations onusiennes qui lui incombent.
Enfin M. Roed-Larsen a de nouveau mis en garde contre « l’ouragan qui souffle sur la région », soulignant que « le Liban est au cœur de cet imbroglio. Il est heureusement resté stable mais la situation risque de changer », a-t-il conclu.