Malgré les nouvelles donne de ce scrutin, l’Algérie prévoit un taux d’abstention majeur et fait entrer pour la première fois de son histoire des observateurs étrangers.
Les Algériens élisent jeudi leurs députés, après des réformes mises en oeuvre par le pouvoir pour parer à un Printemps arabe, et avec pour enjeu le score des islamistes, déjà au pouvoir, et la participation.
Mercredi, le président Abdelaziz Bouteflika a pressé les quelque 21 millions d'électeurs, surtout les jeunes, de voter alors que nombre d'entre eux sont indifférents à la scène politique.
Les résultats sont attendus vendredi mais la participation devrait être connue dès jeudi soir.
Au total, 24.916 candidats, dont 7.700 femmes, sont en lice au sein de 44 partis, dont sept islamistes, 21 nouvelles formations et des indépendants pour 462 sièges. L'assemblée sortante comptait 389 députés, dont 59 islamistes.
Les enjeux:
Les députés auront non seulement à légiférer mais aussi à élaborer une nouvelle Constitution. L'autre enjeu du scrutin est la préparation de la présidentielle de 2014 car les personnalités vont se positionner en fonction des résultats de leurs partis.
L'élection a une autre particularité: des mesures ont été adoptées pour encourager une meilleure représentation des femmes dans les assemblées élues. Ainsi, selon la loi, la prochaine législature comptera 33% de députées, contre 11% aujourd'hui.
Mais qui ira voté?
C'est aujourd'hui que s'ouvriront près de 49 000 bureaux de vote pour recevoir les électeurs.
Et l'abstention reste le spectre craint par les partis en lice et les autorités.Alors que certaines formations politiques estiment que le niveau de participation sera appréciable et même supérieur à celui de 2007, les politologues tablent sur un taux de participation de moins de 20%. Les quelque 21 millions d'électeurs que d'aucuns diraient peu enthousiastes, voire détachés de la chose politique, auront l'embarras du choix face aux 44 partis et listes d'indépendants en lice.
Il faut dire que cette campagne n'a pas vraiment suscité l'enthousiasme des citoyens. Elle s'est déroulée dans un contexte de fronde sociale avec de nombreuses grèves dans le secteur public et des sit-in de protestation devant des ministères.
La future Assemblée ne sera pas dominée par une majorité. La chambre basse verra son poids faiblir car aucun parti ni tendance n'aura la majorité. Le score des formations islamistes à l'issue de cette consultation est une autre grande inconnue.
Au dernier scrutin de 2007, un taux d'abstention record de 64% avait été enregistré, en raison notamment de fraudes constantes depuis l'ouverture du pays au multipartisme en 1989. En réponse, Bouteflika a convié quelque 500 observateurs étrangers.
Ainsi, pour la première fois dans les annales des élections en Algérie, l'Union européenne, l'ONU, la Ligue arabe, l'Union africaine et l'Organisation de la coopération islamique, ainsi que par des organisations non gouvernementales dépêcheront leurs observateurs dans ce pays sous pression.
Source: Expression et autre