Saad Hariri avait demandé aux Américains de survoler la Syrie
Le secrétaire général adjoint au Hezbollah cheikh Naïm Kassem a indiqué que le chef du Courant du Futur Saad Hariri n’est pas « le représentant exclusif de la communauté sunnite au Liban ni dans la région et les sunnites n’assument pas la responsabilité de ses choix ».
S’exprimant à l’ouverture du 4ème congrès international sur la pensée du cheikh elBahaï, cheikh Kassem a assuré que « les armes du Hezbollah n’ont pas une fonction sur la scène intérieure libanaise. Ce qui s’est passé le 5 mai 2008 était un crime pour porter atteinte au réseau des communications de la résistance, ce qui constituait un service majeur à Israël. Et ce qui a eu lieu le 7 mai fut un affrontement entre deux parties. Le parti du Futur avait déployé 3000 hommes armés dans les appartements et les immeubles à Beyrouth. Ce sont eux qui ouvert le feu en premier, après avoir menacé de viser les participants à la manifestation de l’Union générale des travailleurs par des roquettes RPG. Les forces de sécurité nous ont informés à l’avance de cette menace, et ont fait de même avec l’Union générale des travailleurs qui a annulé la manifestation. Nous avons été ensuite surpris des tirs de feu dans certaines ruelles, et il fallait que nous prenions une décision tout en empêchant l’extension du projet de division dans le pays. Les affrontements ont alors pris fin après quelques heures. Nous étions dans une position d’auto- défense et nous n’avons agressé personne. Nos armes sont destinées vers Israël et celui qui méconnait cette réalité, qu’il aille demander à Israël et il obtiendra la réponse ».
Wikileaks révèle la version américaine sur les événements du 7 mai
Selon les câbles diplomatiques parvenus au Département d’Etat américain depuis l’ambassade américaine à Awkar, et révélés l’an dernier par Wikileaks :
- Le 9 mai 2008, le chef des Forces Libanaises Samir Geagea propose à la chargée d’affaires américaines Michel Sisson de déployer 5000 soldats arabes pour le maintien de la paix au Liban. Geagea demande entre autre un soutien américain illimité à Fouad Siniora, et à remonter le moral de Saad Hariri et de Walid Joumblatt.
- Le 11 mai, le chef des Phalanges Libanaises Amine Gemayel exhorte les Etats-Unis à prendre des mesures « dures, déterminées et sérieuses » contre l’Iran et ses alliés. Présente aussi à la réunion Gemayel-Sisson, la ministre des affaires sociales Naëla Mouawad propose un blocus aérien et des sanctions plus dures sur la Syrie, et appelle à « armer les forces du 14 mars ».
- Le 12 mai, le commandant de l’armée à l’époque Michel Souleimane qualifie les événements du 7 mai d’ « attaque cancéreuse » menée par le Hezbollah, et déclare que celui qui dirige des actions miliciennes n’est pas une résistance.
- Le 12 mai, Saad Hariri appelle les Etats-Unis à fournir aux forces du 14 mars « un soutien plus important dans les prochaines heures », et propose qu’un avion américain survole Damas ou que sa sixième flottille soit déployée tout au long de la côte syrienne en signe de menace ».
- Le 12 mai, Geagea rencontre le directeur général de la sécurité intérieure Ashraf Rifi. Ce dernier se dit inquiet pour la sécurité « des pauvres sunnites résidant dans les quartiers chiites ». Geagea demande à Rifi d’assurer des munitions supplémentaires aux Forces Libanaises et aux combattants de Walid Joumblatt.
- Le 15 mai, Sisson informe le gouvernement américain de l’annulation des deux décisions du gouvernement libanais, précisant que les différentes parties iront à Doha (Qatar) pour la formation d’un nouveau gouvernement et l’accord sur une nouvelle loi électorale.
- Le 15 mai, Joumblatt demande à Sisson d’armer en secret les combattants du parti socialiste progressiste pour se préparer au deuxième round de combats avec le Hezbollah. Il demande aussi de faire pression sur les dirigeants israéliens pour qu'ils cessent leurs déclarations de soutien au gouvernement libanais.
Source: alakhbar, assafir