Les cartes clonées ont permis de remporter quelque 100 millions de dollars.
La police canadienne a annoncé mercredi avoir démantelé un important réseau international de fraude à la carte bancaire basé à Montréal dont les gains auraient atteint quelque 100 millions de dollars.
Parmi les pays touchés par les activités de la bande, la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) a cité l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, la Tunisie et la Grande-Bretagne.
Deux cent cinquante policiers de Montréal ont participé à une série d'arrestations. 61 mandats d'arrêt ont été émis et dans la matinée 45 personnes étaient déjà détenues, a indiqué la GRC. Tous les suspects sauf un sont des citoyens canadiens.
Les prévenus sont notamment accusés de fraude, de fabrication de fausses cartes bancaires et de vol d'identité. Pour la première fois dans ce genre d'affaire, certains sont aussi accusés de "gangstérisme", un délit figurant dans le code criminel canadien et équivalent aux activités du crime organisé.
Ils opéraient en créant des "clones" de cartes bancaires, avec lesquels ils retiraient de l'argent à des guichets automatiques, lors d'opérations simultanées qui servaient à déjouer le système de sécurité des institutions bancaires.
Les cartes étaient clonées à partir de données prises dans les terminaux de points de vente équipées frauduleusement d'une "carte mémoire et d'un système Bluetooth". Les fraudeurs subtilisaient les terminaux juste avant la fermeture de commerces et les remplaçaient par des copies d'appareils à l'aspect identique, y plaçaient leurs équipements de clonage et de transmission et les remettaient en place le lendemain matin.
Une autre méthode consistait à placer de fausses devantures sur des guichets automatiques, lesquelles permettaient, à l'aide de la même technologie, d'obtenir les informations des cartes bancaires, tandis qu'une micro-caméra camouflée au dessus du guichet permettait d'obtenir leur code d'accès.