19-05-2024 03:29 PM Jerusalem Timing

Législatives en Algérie: Plus nombreux à voter mais abstention encore très forte

Législatives en Algérie: Plus nombreux à voter mais abstention encore très forte

Les Algériens qui étaient toujours aussi nombreux à ne pas voter préfèrent semble t-il l’abstention en appui à leur mécontentement. les résultats sont attendus vendredi après midi.

Près de 43% des électeurs algériens ont participé jeudi aux élections législatives, premier scrutin organisé dans ce pays depuis le Printemps arabe, un taux contrastant nettement avec la méfiance affichée durant la très brève campagne électorale.

Les quelque 21,6 millions d'électeurs ont voté pour élire 462 députés, bien plus massivement qu'au dernier scrutin législatif de 2007 où le taux de participation avait atteint 35,67%, mais les résultats du scrutin ne seront connus que vendredi après-midi à 14H30 GMT, selon des sources officielles.

Le président Abdelaziz Bouteflika, initiateur de réformes destinées à parer le pays de la révolution qui a balayé les régimes de Libye, de Tunisie, d'Egypte et du Yémen notamment, avait appelé à plusieurs reprises ses compatriotes à voter, tout comme nombre de dirigeants politiques.

Mais, inversement, le taux d'abstention aura atteint 57,1%. Il a surtout été marquant dans la capitale kabyle, Tizi Ouzou, atteignant 80,16%, suite au boycottage mené par l'un des partis dominants, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD).
A Alger, forte d'environ trois millions d'habitants, l'abstention a atteint 69,1% des électeurs.

Pour les algériens, l'abstention semble la meilleur manière de désapprouver la politique algérienne. Beaucoup se disent indifférents et parlaient d'abstention.
"Je ne voterai pas car la Constitution ne donne aucun pouvoir au Parlement", expliquait Hamid, 50 ans, ancien militant du Front islamique du Salut (FIS).

Des irrégularités durant le scrutin?

Le chef de la mission des quelque 150 observateurs de l'Union européenne à ce scrutin José Ignacio Salafranca a jugé que le vote s'était déroulé dans des conditions "généralement satisfaisantes sauf de petits incidents très limités".
Les autres observateurs, sur un total de 500 venus en Algérien à la demande de la présidence et issus de la Ligue Arabe, de l'OCI ou de l'Union africaine et d'ONG américaines, n'avaient fait aucun commentaire jeudi.

La Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSL) a pourtant répertorié 150 plaintes d'irrégularités du scrutin, dont une trentaine relevant du pénal. Deux de ces dernières impliquent directement deux ministres en exercice, candidats à la députation. Il s'agit de Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement du Parti national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia et de Tayeb Louh ministre du Travail du Front de Libération Nationale (FLN, parti présidentiel).

Tous deux sont accusés d'avoir visité les centre de vote pour inciter à un vote en leur faveur.
L'Algérie fête cette année ses 50 ans d'indépendance, mais ces dernières années avait vu une multiplication des mouvements sociaux, menant à un pic en janvier 2011 avec des émeutes sanglantes, durant la période de la chute du régime Ben Ali en Tunisie.