Les propos de cheikh Obeykan ont soulevé une vague d’indignation dans la presse saoudienne.
Le roi saoudien Abdallah ben Abdel Aziz a ordonné la destitution du conseiller à la Cour royale cheikh Abdel Mohsen Obeykan après avoir accusé des juges saoudiens d’encourager la mixité, interdite au royaume.
Selon le réseau d’information Rassed ce samedi, le décret royal n’a pas mentionné clairement les raisons de la destitution. Mais celle-ci survient quelques jours après que cheikh Obeykan eut tenu des déclarations à une radio locale, accusant la justice saoudienne et certains de ses membres de tenter « d’occidentaliser la société ».
Lui-même ancien juge, cheikh Obeykan a mis en garde contre un tel projet qui vise en premier lieu la femme saoudienne et qui cherche à remplacer la justice religieuse par des lois positives. « Lorsque la femme a recours aux tribunaux, elle souffre de la mixité et du harcèlement. On ne respecte pas non plus les rendez-vous qu’on lui fixe », a-t-il dit.
« Pour cette raison, j’appelle à réserver des départements judiciaires propres aux femmes pour parer à la mixité et protéger les femmes des hommes vicieux. Lorsque j’étais à la Cour suprême, j’ai demandé de consacrer l’un des ascenseurs du bâtiment aux femmes. J’ai fait part de cette revendication au ministre de la justice et au président de la Cour mais personne n’a pris en compte mes remarques. Toutefois, je suis certain que cette affaire fait partie d’un projet plus dangereux visant à corrompre la société islamique. On cherche à répandre la décadence, la pornographie et l’autorisation des actes prohibés. J’assume la responsabilité de mes propos », a-t-il encore ajouté.
Et de promettre de dévoiler plus tard les noms des responsables qui soutiennent ces projets.
Les propos du conseiller à la Cour royale ont suscité une vague d’indignation dans la presse saoudienne. Le rédacteur en chef du journal « alJazeera », Khaled elMalek, a qualifié le comportement d’Obeykan de « stupide ».
« Il use de la religion pour parvenir à ses objectifs, sous prétexte de lutter contre la corruption », précise aussi elMalek, se demandant : « A quoi ça sert de confier à un conseiller si maladroit les dossiers de toute une nation ? ».