462 sièges pour l’alliance présidentielle contre 59 pour l’opposition. Le FLN propose des alliances, les islamistes préviennent que ce n’est pas terminé.
Contre tous les pronostics, c'est bien le vieux parti au pouvoir du FLN qui est sorti gagnant de ses législatives. Et cette fois ci c'est avec 220 sièges que le Front de Libération Nationale rentre au parlement appuyé de surcroit par son allié du Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui a décroché la seconde place avec 68 sièges.
Ces deux partis, membres d'une Alliance présidentielle depuis 2004, remportent donc la majorité absolue de la nouvelle assemblée de 462 sièges, selon des résultats officiels encore provisoires, alors qu'ils avaient dû pour cela s'allier dans l'assemblée sortante aux islamistes du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) qui par la suite ont quitté ce groupement.
Les islamistes crient à la manipulation, la lutte n'est pas terminée
L'Alliance de l'Algérie Verte (AVV) qui regroupe le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP)avec deux autres formations islamistes Al-Islah (Réforme) et Ennhada (Renaissance), a remporté 48 sièges.
Le Front des forces socialistes (FFS) plus vieux parti d'opposition a remporté 21 sièges et le parti des travailleurs (PT, extrême gauche) en a obtenu 20.
Ils ont totalisé 59 sièges, au lieu de 66 comme initialement annoncé.
Pour l'Alliance de l'Algérie Verte (AVV) c'est "une grande manipulation" du scrutin et une "exagération illogique" des chiffres rendus publics "en faveur des partis de l'administration".
Cette "pratique" risque d'"expose(r) le peuple à des dangers dont nous n'assumons pas la responsabilité", ont ajouté trois des partis réunis au sein d'une alliance islamiste.
"C'est une régression de la démocratie", a lancé le chef de file du Mouvement de la société pour la paix (MSP) Bouguerra Soltani qui estime que "les autres partis (de l'assemblée) se retrouvent en dehors du jeu démocratique".
Le MSP est la principale formation de l'"Alliance de l'Algérie verte (AAV)" qui regroupe Ennahda (Renaissance) et le Mouvement El Islah (Réforme).
"Comment expliquer que 31 wilayas (préfectures) sur les 48 du pays soient sans couleur islamique", s'est étonné M. Soltani qui cite "Blida (50 km au sud-ouest d'Alger), fief des islamistes, sans aucun siège pour l'Alliance".
Et de prévenir que l'Alliance verte va "contacter les autres partis pour étudier ensemble les résultats et organiser peut-être une action commune".
L'AVV déposera des recours auprès du Conseil constitutionnel
La France, ex-puissance coloniale et amie du parti au pouvoir, a estimé pour sa part que les législatives s'étaient "globalement déroulées dans le calme et sans incident majeur", sans toutefois commenter les accusations de "manipulation" lancées par les islamistes.
A peine élu, le parti vainqueur propose des alliances
Pour son Secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, les résultats du scrutin permettront "la création d'alliances politiques au sein de l'assemblée sur la base de la convergence et des projets de société que défendent les partis".
Par contre, il précise aussi que "seuls cinq partis (ayant obtenu au moins 20 sièges) pouvaient former des groupes parlementaires".
Rappelons que le taux de participation aux élections restait faible avec un taux revu à la baisse de 42,36% contre près de 43% la veille.
Face à la colère des partis islamistes qui crient au complot, le FLN vainqueur a proposé vendredi "la création d'alliances politiques" au sein du parlement.