Un effet boule de neige s’amplifie en Cisjordanie où une mobilisation timide avait commencé jusqu’à devenir un troisième soulèvement populaire qui fait reconsidérer la cause palestinienne au niveau local et international.
Après HRW, Amnesty International et plus récemment la Croix Rouge, c'est au tour de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) d'affirmer son « extrême préoccupation sur l'état de santé de plus de 1.600 détenus et prisonniers" en grève de la faim », dans un communiqué publié à Jérusalem.
Elle relève que plusieurs ont cessé de s'alimenter depuis plus de deux mois et qu'un prisonnier "souffrant de thalassémie (maladie du sang, NDLR) et détenu sans procès depuis plus d'un an refuse les transfusions nécessaires à sa survie".
L'OMS presse l'entité sioniste d'"assurer un accès immédiat et approprié aux soins des grévistes de la faim", citant notamment "l'autorisation de l'hospitalisation des prisonniers nécessitant un traitement médical".
"Aucun traitement ou procédure médicale ne doit être entrepris sans leur consentement", selon le communiqué, en référence à une éventuelle alimentation de force.
L'OMS plaide elle aussi en faveur de l'autorisation "des visites familiales pour tous les prisonniers, élément essentiel de leur santé mentale".
En Palestine, le combat se poursuit
L'avocat Jawad Boulos, qui représente plusieurs grévistes de la faim de longue durée, a précisé que sept d'entre eux, hospitalisés dans la prison de Ramleh, "ne prenaient plus que de l'eau depuis mardi", ayant arrêté de recevoir des perfusions.
"Le médecin de la prison m'a dit qu'il y avait une véritable crainte pour leur vie", a t-il ajouté.
Par ailleurs, le président du Club des prisonniers palestiniens Qaddoura Farès a fait état de progrès mais de divergences d'approche persistantes dans les tractations en cours entre prisonniers et administration pénitentiaire.
"L'administration pénitentiaire est d'accord sur les questions de vie quotidienne et de visite des familles de Gaza. Sur la question de l'isolement carcéral, les prisonniers refusent de la traiter au cas par cas mais veulent l'aborder collectivement", a-t-il déclaré.
De son côté, Ismaël Haniyeh, le Premier ministre du Hamas, au pouvoir à Gaza, a précisé qu'israéliens et Egyptiens avaient eu des contacts "positifs" à la suite de sa requête pour une intervention égyptienne afin de résoudre la crise.
Au même moment, un effet boule de neige s’amplifie en Cisjordanie où une mobilisation timide avait commencé jusqu’à devenir un troisième soulèvement populaire qui fait reconsidérer la cause palestinienne au niveau local et international.
Des milliers de Palestiniens ont participé à des rassemblements similaires à travers la Cisjordanie, la bande de Gaza et Al Qods occupée.