Le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud el Fayçal a mis en garde que son pays « coupera le doigt de celui qui ose le lever en face du royaume".
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud el Fayçal a mis en garde que son pays « coupera le doigt de celui qui ose le lever en face du royaume », et réitéré que les manifestations et les protestations seront interdites dans le pays.
Cette mise en garde survient alors que l’organisation des droits de l’homme Human Rights Watch et celle de l’Amnesty International ont appelé les autorités saoudiennes à permettre aux Saoudiens de manifester, à la suite de plusieurs appels sur internet à changer le régime.
Au cours d’un point de presse à Jeddah, El Fayçal a dit que « l’Arabie Saoudite est un pays basé sur la charia islamique et qu’elle fait fi de ceux qui n’en sont pas satisfaits. Le changement vient via les citoyens, et le royaume sait bien où résident ses intérêts ».
Il a ajouté : « Nous ne tolèrerons aucune ingérence extérieure, et quand nous sentirons qu’il y a des ingérences externes, nous leur mettrons un terme ».
Le responsable saoudien a rappelé le dernier communiqué des hauts dignitaires religieux il y a quelques jours d’interdire ce genre de manifestations. Cette plus haute instance religieuse saoudienne avait qualifié les protestations d’actes prohibés, prétendant qu’ils contredisent les principes de la loi islamique.
Plusieurs villes du royaume, notamment dans la région de l’Est, avaient connu plusieurs manifestations populaires, et une importante manifestation est prévue pour vendredi prochain.
Al Fayçal a insisté sur l’importance du dialogue qui n’empêche pas les citoyens saoudiens de s’exprimer dans les questions sociales ou autres, à condition qu’il n’y ait pas de transgression des droits des autres. Selon lui, le dialogue national est le meilleur moyen pour réaliser les revendications des citoyens, qu’ils soient dans la région de l’Est, de l’Ouest, du Nord ou du Sud.
Sur le terrain, les autorités ont décrété l’état d’alerte maximale dans les ranges des services de sécurité, alors que les protestataires s’apprêtent à « une journée de la colère » semblable à celle qui a eu lieu dans plusieurs villes arabes.
Plus de 17000 personnes ont accepté de manifester à la suite d’un appel sur Facebook.
Cependant, des rumeurs coulent sur la possibilité que les autorités imposent un couvre-feu dans tout le royaume.