Le gréviste de la faim Bilal Diab qui est à son 75e jour sans nourriture, a communiqué ses dernières volontés à sa famille.
Diab, âgé de 27 ans, a refusé toute nourriture depuis le 29 février pour protester contre sa détention sans inculpation dans une prison israélienne.
Sa famille, originaire du village de Rai Kufr dans le district Jénine, a dit avoir reçu ses dernières volontés ce samedi, détaillant ses souhaits en cas de décès.
« Au 75e jour de ma grève de la faim, je suis toujours déterminé, patient et concentré sur la poursuite de ma lutte contre les complots, les menaces et l’isolement par l’administration pénitentiaire israélienne fasciste », écrit Diab.
Diab demande à ses proches de garder sa tombe au niveau du sol, conformément à l’enseignement islamique, et que l’on distribue des douceurs à ses funérailles en signe de célébration.
Il demande à son frère Homam de faire des prières pour lui, et que ce soit l’ancien gréviste de la faim Khader Adnan qui le porte dans sa tombe.
Le jeune gréviste de la faim a remercié tous les Palestiniens, et les nations arabes et islamiques pour leur soutien.
« Nous aurons la victoire, mais seulement à travers le martyre ou la libération immédiate - il n’y a pas de solution intermédiaire comme le prétend l’administration pénitentiaire », écrit Diab.
Bilal Diab: Abbas prévient d'un désastre national
Se serait un « désastre nationale » si Bilal Diab venait à mourir mettait en garde dimanche le président palestinien Mahmoud Abbas."La situation des prisonniers est extrêmement dangereuse. Certains d'entre eux risquent des lésions très graves, ce qui serait un désastre national que personne ne saurait tolérer", a prévenu M. Abbas avant de présider une réunion du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
"J'espère et je prie Dieu que personne ne souffre davantage car ce serait une énorme catastrophe", a-t-il insisté.
Le sort des prisonniers a dominé la rencontre du président palestinien samedi soir avec Yitzak Molcho, l'émissaire personnel du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu porteur d'une lettre sur le processus de paix.
Des responsables palestiniens ont dit espérer prochainement une réponse positive des autorités israéliennes aux revendications des prisonniers, sous peine d'intensification du mouvement.
Accord en vue? Le Hamas réfute
Un source proche du dossier déclarait sous couvert d'anonymat avait affirmé qu' « un accord sur la question des prisonniers a été conclu au Caire, mais il doit être approuvé par les détenus".
Seulement ni le Hamas qui a envoyé une délégation au Caire pour des discussions sur les prisonniers, ni l''administration pénitentiaire sioniste, ont confirmé ces informations.
Moussa Abou Marzouk, le numéro deux du Hamas, Moussa Abou Marzouk, dans une interview dimanche au Caire déclare à ce sujet: "La partie israélienne joue avec les mots. Après les efforts louables des Egyptiens (...) afin de répondre aux exigences israéliennes, et tenter de mettre fin à la grève de la faim et à la crise, les Israéliens ont changé d'avis il y a deux jours".
Selon lui, les autorités israéliennes sont revenues sur leurs promesses de lever l'isolement carcéral de certains prisonniers et de faciliter les visites des familles.
De son côté, interrogée, la porte-parole de l'administration pénitentiaire israélienne Sivan Weizman n'a pas confirmé l'imminence d'un accord.
L'urgence d'un dénouement s'accroît à l'approche du 15 mai, anniversaire de la "Nakba" ("catastrophe" en arabe, terme par lequel les Palestiniens désignent la création d'Israël en 1948 et l'exode de 760.000 d'entre eux qui s'en est suivi), régulièrement marqué par des manifestations et un regain de tensions dans les Territoires palestiniens.