Larijani prévient que l’annexe du Bahreïn à l’Arabie saoudite ne serait pas aussi simple que les responsables saoudiens et bahreïnis le croient.
Les dirigeants des six monarchies du Golfe ont échoué lundi à approuver un projet saoudien d’union. En fait, plusieurs membres du Conseil de la Coopération du Golfe (Koweït, Bahreïn, Qatar, Emirats, Oman et Arabie), craignent que cette union aboutisse au renforcement du pouvoir de l’Arabie (plus grand membre du CCG) aux dépens des autres.
Les ministres des Affaires étrangères du Conseil de coopération du Golfe ont décidé au terme d'un sommet à Ryad de poursuivre l'étude du projet, pressenti pour regrouper dans un premier temps l'Arabie saoudite et Bahreïn.
Ils doivent "soumettre leurs recommandations à un sommet" extraordinaire du CCG à Ryad, a annoncé le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud Al-Fayçal, sans mentionner la date de ce sommet.
Fayçal avertit Téhéran
Al-Fayçal a averti Téhéran de ne pas s'immiscer dans les relations entre l'Arabie saoudite et Bahreïn. "L'Iran n'a rien à voir avec ce qui se passe entre les deux pays même si cela évolue vers une union", a-t-il dit.
De son côté, le roi de Bahreïn, Hamad Ben Issa Al-Khalifa, a déclaré peu avant l'ouverture du sommet que, cette union est "la réponse aux changements et aux défis que nous rencontrons aux plans régional et international".
L'idée d'une union saoudo-bahreïnie a suscité des remous en Iran et à Bahreïn où cheikh Ali Salmane, le chef du Wefaq, principal groupe de l'opposition, a exigé que le projet soit soumis par référendum à la population.
En Iran, la majorité des membres du Parlement ont "condamné" le projet. "Les dirigeants saoudiens et bahreïnis doivent savoir que cela va renforcer l'unité du peuple bahreïni face aux forces d'occupation" saoudiennes, ont averti les élus iraniens dans une lettre.
"Vous ne pouvez pas étouffer les nations par les pressions politiques", ont-ils ajouté à l’adresse des dirigeants saoudiens.
Larijani: l’annexe du Bahreïn n’est pas aussi simple
L'annexe du Bahreïn à l'Arabie saoudite sèmera le trouble dans la région, a pour sa part réagi lundi le président du Parlement iranien.
Pour M.Larijani, le processus de l'annexe du Bahreïn à l'Arabie saoudite « ne serait pas aussi simple que les dirigeants saoudiens et bahreïnis le croient ».
La 14ème province iranienne
Dans ce contexte, le député Hossein Shahriari Ali a rappelé la trahison de l’ex-régime du Shah qui est à l’origine de la séparation du Bahreïn de l'Iran. Il a rappelé que Bahreïn était la 14ème province iranienne avant la trahison du Chah en 1971. Pour M.Shahriari, « si les choses devaient évolués de plein droit, c’est l'Iran qui pourrait décider de l’avenir de Bahreïn et non pas l'Arabie saoudite ».
La tension entre l'Iran et l'Arabie saoudite s'est aggravée après le déploiement en 2011 de forces saoudiennes à Bahreïn pour réprimer par le sang le mouvement de révolte de la majorité de la population.