28-11-2024 08:27 PM Jerusalem Timing

Grève de la faim: Les Israéliens finissent par se plier

Grève de la faim: Les Israéliens finissent par se plier

A l’image de Khader Adnane, le premier grand gréviste palestinien, cette victoire est un nouveau coup dur pour l’entité sioniste à l’occasion de la commémoration de la « Nakba » où l’on prévoyait un ouragan de colère.

Après plusieurs semaines de lutte sans faille pour plus de 1600 détenus palestiniens, les sionistes ont du se soumettre à leur volonté.
Lundi, prisonniers et administration pénitentiaire sioniste ont signé un accord, chapeauté par l'Egypte, astreignant les sionistes à se soumettre aux 3 principales revendications des grévistes de la faim: levée de la détention illimitée sans jugement, de l'isolement carcéral et autorisation des visites pour les prisonniers originaires de Gaza.

Et le ministre palestinien des Prisonniers de préciser que "l'isolement carcéral sera levé dans 72 heures à compter de la signature de cet accord" et que "les visites des familles de Gaza, qui en étaient privées depuis sept ans, recommenceront à être organisées dans un mois, également à partir de la signature".
Le gouvernement israélien a également décidé "de remettre à l'Autorité palestinienne les dépouilles de cent martyres de la résistance qui auraient, selon un porte-parole de Benjamin Netanyahu, trouvé la mort lors d'attaques".

En échange, les Israéliens qui font face depuis Khader Adnane, le premier grand gréviste de la faim, à une vague de manifestations similaires depuis le début de l'année, ont obtenu des prisonniers qu'ils ne cesseront plus de s'alimenter et dans un cadre plutôt flou, devront s'abstenir de « tout acte de terrorisme ».

Les sionistes à bout de souffle, savent pourtant très bien que la résistance se poursuivra... Le terrorisme à proprement parler ne figure pas dans le jargon de ceux qui luttent pour la liberté.
Mais laissons-leur l'espoir que ceux qui étaient prêt pour la cause palestinienne à mettre un terme à leur vie pour la cause palestinienne ne lutteront plus pour la libération du pays.

Pour le moment, après cet accord, nous ne savons toujours pas si les détenus ont cessé on non leur grève de la faim.
Le service de sécurité intérieure israélien, le Shin Bet, a fait une déclaration en ce sens, mais les autorités palestiniennes n'ont pas confirmé.

L'avocat du Club des prisonniers, Jawad Boulos, et les leaders de la grève se sont rendus à la prison de Ramlé pour soumettre l'accord aux grévistes de longue durée, dont Thaër Halahla et Bilal Diab, qui ont achevé leur 77ème jour. Ces derniers, membres du mouvement de résistance du Jihad islamique, devaient annoncer s'ils poursuivaient ou non leur action.


« Victoire pour la dignité »

A Gaza, la foule est en liesse... Des dizaines de milliers de partisans ont salué d'une même voix une "victoire de la dignité" décrit par le Hamas.
Une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hanane Achraoui, a salué la victoire de "la résistance non violente, un outil essentiel dans notre lutte pour la liberté".

Au moins un tiers des quelque 4.700 détenus palestiniens d'Israël (dont plus de 300 en détention administrative) étaient en grève de la faim à la suite d'un mouvement collectif lancé le 17 avril, sept autres ayant cessé de s'alimenter depuis plus d'un mois et demi.

"Tous les détenus administratifs seront libérés à l'issue de leur période de détention en cours » selon le Shin Bet qui s'empressait de poursuivre: « à moins que de nouvelles preuves ne soient présentées contre eux".

L'envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU), Tony Blair s'est félicité de l'accord dans un communiqué, se déclarant "en particulier content que les autorités israéliennes aient accepté de lever l'isolement carcéral de tous les prisonniers", saluant la décision « importante » de limiter le recours à la détention administrative, une disposition controversée héritée justement du mandat britannique sur la Palestine qui permet l'incarcération sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.

Commémoration de la « Nakba »

Cette décision survient alors qu'aujourd'hui les palestiniens commémorent la « Nakba » («Catastrophe ») ou l'exode de plus 760.000 Palestiniens après la création de l'entité sioniste en 1948.
Les experts sur la question palestinienne avaient prévenus des risques d'un ouragan de violence si rien n'était fait pour régler la controverse sur la grève de la faim.

Quoi qu'il en soit, les sionistes sont sur les chapeaux de roues pour prévenir de tout « débordement », un grand nombre« d'unités des forces de l'ordre ayant été déployées dans plusieurs zones »" selon le porte-parole de la police israélienne.
Le principal rassemblement doit avoir lieu à Ramallah, en Cisjordanie, siège de l'Autorité palestinienne. Des manifestations sont également prévues à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza.

Parallèlement, des représentants de la communauté arabe en Israël ont appelé à une grève générale et à se rendre sur le site des villages arabes déplacés ou rasés après 1948.
Chaque 15 mai, la journée de la "Nakba" est marquée par des manifestations palestiniennes et des affrontements parfois sanglants avec les forces de sécurité israéliennes.

En 2011, l'armée israélienne avait ouvert le feu sur des manifestants venus de Syrie et du Liban qui essayaient d'entrer dans les territoires occupés en forçant les clôtures de sécurité. 14 personnes avaient été tuées et des centaines d'autres blessées.

Les Palestiniens des territoires de 1948 sont au nombre d'1,55 million, soit 20,4% de la population d' « Israël ». Ils sont les descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leurs terres après 1948.

La "Nakba" s'est traduite par l'exode de quelque 760.000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés, actuellement au nombre de 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l'essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les Territoires palestiniens.