Selon le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, l’arrestation de Mawlaoui a eu lieu en coordination avec « un service sécuritaire appartenant à une grande puissance occidentale"
Il semble que l’arrestation du salafiste Shadi Mawlaoui à Tripoli n’était que le sommet de l'iceberg. En effet, « les services sécuritaires concernés possèdent de multiples données sur les mouvements de certains cellules et groupes extrémistes au Liban", a rapporté le quotidien libanais Assafir.
Une source bien informée a dévoilé à Assafir avoir reçu des informations crédibles assez dangereuses sur des attentats terroristes prévus au Liban dont entre autre des attaques contre des personnalités politiques libanaises.
« Des pays ont informé les autorités libanaises de ces attentats, alors que des services sécuritaires possédaient des informations similaires, selon lesquels un groupe terroriste affilié à une formation extrémiste s’est infiltré récemment au Liban pour commettre des attentats terroristes, dont l’assassinat de plusieurs personnalités éminentes du pays selon une liste de noms bien précise. A la tête de cette liste figure le chef du Parlement libanais Nabih Berri, qui avait déjà reçu des menaces de ce genre », révèle-t-on de mêmes sources.
A ce sujet, le quotidien Annahar a révélé que des pays ont notifié à certaines personnalités politiques, dont le président de la Chambre, Nabih Berri, que des membres relevant des groupes terroristes se sont rendus au Liban pour commettre des assassinats.
"Ces mêmes personnalités ont également reçu des lettres de la part des services de renseignement dans lesquelles ils les appellent à être prudentes et vigilantes", a ajouté Annahar.
Ibrahim: Un autre membre du réseau Mawlaoui arrêté
Le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a indiqué que l’arrestation de Mawlaoui a eu lieu en coordination avec « un service sécuritaire appartenant à une grande puissance européenne».
Selon lui, cette arrestation n’avait aucun lien avec la situation en Syrie, ni de près ni de loin. « J’ai simplement reçu des informations sur des personnes qui commettaient des actes terroristes dans le pays. J’ai consulté la justice avant d’agir », a-t-il encore dit.
Il a par ailleurs dévoilé l'arrestation à Tripoli d'un autre membre du groupe extrémiste auquel appartient Mawlaoui.
Lors d'un entretien avec les correspondants des journaux arabes au Liban, le général Ibrahim a souligné que la Sûreté générale poursuit secrètement l’affaire de ce groupe depuis treize jours.
"L’affaire de ce groupe est épineuse et ramifiée. En effet, elle aura de grandes répercussions et possède une double dimension, locale et internationale", a-t-il dit.
Et de poursuivre: "Malheureusement, il n'est pas encore le temps d'annoncer la version complète de l'arrestation de Mawlaoui. La discrétion est un élément important dans le succès de notre travail".
Il a souligné que les six membres du groupe démantelé sont de multiples nationalités, sans fournir d'autres précisions.
Le général Ibrahim a démenti les informations selon lesquelles l'arrestation de Mawlaoui revêt d'un aspect confessionnel ou régional.
"Nous avons coordonné cette question avec un important service de renseignement occidental n'ayant aucun lien confessionnel ou régional", a-t-il martelé.
En outre, le directeur général de la Sûreté générale a nié tout lien entre ce réseau terroriste et la saisie du bateau d'armes en provenance de Libye et destiné aux groupes armés en Syrie.
Selon lui, l’organisation alQaïda est présente au Liban à travers de membres et non de formation à part entière. Parmi ces membres figure Shadi Mawlaoui.
« Mawlaoui est un membre d’un réseau terroriste. Toute personne qui pratique une activité sécuritaire ou politique hors du cadre de la loi, sera certes poursuivie par l’Etat. Il y a des gens qui sont sympathisants avec Mawlaoui parce qu’ils pensent comme lui. Qu’ils pensent comme ils veulent, nous n’avons aucun problème sur ce point. Notre problème est avec ceux qui travaillent sur le terrain ou sous la terre aussi », a martelé Ibrahim.
Ibrahim : Mawlaoui se déplaçait dans un convoi armé
Expliquant les raisons pour lesquelles Shadi Mawloui a été arrêté au bureau du ministre des finances Mohammad Safadi, le responsable sécuritaire en question a indiqué que cet extrémiste se déplaçait dans un convoi armé et que son arrestation était une affaire particulièrement sensible. Mais une fois arrêté par l’officier, les deux membres armés du convoi ont pris la fuite.
Rappelons que le parti du Futur a mené toute une campagne médiatique et politique pour condamner l’arrestation de Mawlaoui au bureau d’un ministre.
Commentant enfin les propos calmes de l’ancien Premier ministre Saad Hariri sur les incidents de Tripoli, le général Ibrahim a dit : « Le président Hariri s’est exprimé ainsi parce qu’il sait ce que les autres ne savent pas ».