Des déclarations d’un ministre turc, à Auschwitz, affirmant que l’UE était "menacée d’être submergée par une mentalité raciste" digne des "méthodes fascistes des années 1930", ont provoqué jeudi une réaction courroucée de l
Le commissaire européen chargé de l'Elargissement, Stefan Füle a demandé des explications à M. Bagis, a indiqué jeudi sa porte-parole, Natascha Butler.
Selon la porte-parole, M. Bagis aurait expliqué à M. Füle que ses propos ne visaient que les groupes extrémistes et non l'Union européenne dans son ensemble.
"Les mots (employés par M. Bagis) auraient pu faire l'objet d'un choix plus judicieux", a commenté Mme Butler. Il aurait mieux valu "tenir compte du lieu et du moment où ces mots ont été prononcés", a ajouté la porte-parole de M. Füle.
"L'UE, fondée pour éliminer les menaces de cette période afin d'aboutir à la paix, est désormais menacée d'être submergée par une mentalité raciste qui ne peut pas incorporer ses propres valeurs et imite les méthodes fascistes des années 1930", avait déclaré le ministre turc chargé des Affaires européennes, Egemen Bagis, selon une transcription officielle de son discours.
M. Bagis a tenu ces propos mardi, lors d'une commémoration de l'Holocauste à Auschwitz.
Le seul remède à "la mentalité pervertie" de l'Europe est l'adhésion de la Turquie à l'UE, avait ajouté M. Bagis qui dirige les négociations d'adhésion de son pays à l'Union européenne.
Samedi, le vice-Premier ministre turc, Ali Babacan, avait déclaré de son côté que l'UE tendait à devenir un "club chrétien" qui est "tourné vers lui-même".
Ankara a commencé en 2005 les négociations d'adhésion mais le processus est bloqué en raison de l'opposition de plusieurs pays clés comme la France et l'Allemagne qui préfèrent un partenariat privilégié, mais aussi en raison du conflit de Chypre et du manque de progrès dans les réformes intérieures.