Arrestations de nouveaux membres d’Al-Qaida, fuite de membres de Fatah el-Islam, nouveaux tués, échanges de tirs a Tripoli, et liste de dirigeants du 7 mai a abattre.
Le quotidien libanais AlAkhbar a révélé que les services de renseignements de l’armée libanaise ont arrêté mercredi soir deux membres d’Al-Qaïda dans le quartier Ain el-Mrayssé à Beyrouth.
Selon le journal, les deux suspects sont : Samir K. de nationalité syrienne et Anas A., dont la nationalité n’a pas été révélée.
Ils sont venus au Liban pour acheter des armes, ont affirmé des sources sécuritaires.
Citant une source diplomatique, le quotidien souligne que cette arrestation fait partie de la lutte « anti-terroriste », à la lumière d’informations fournies par les services de renseignements américains et occidentaux.
Il en va de même pour le démantèlement du réseau d’AlQaida à Tripoli. Or, des sources diplomatiques américaines à Beyrouth ont prétendu que les Etats-Unis n'ont rien à voir avec les arrestations à Tripoli.
Fateh el-Islam
Des sources palestiniennes ont en outre révélé au site Ennashra, la fuite de 7 membres du groupe Fateh el-Islam du camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, au Liban-Sud. Selon ces sources, ils se seraient rendus au nord du pays pour combattre à Tripoli, ou lutter contre le régime syrien.
Décès d’un enfant
Sur le terrain à Tripoli la situation reste fragile. Bien que le Premier ministre Nagib Mikati se soit rendu à Tripoli pour tenter de calmer la situation, un adolescent de 15 ans a été tué et sept personnes ont été blessées jeudi dans de nouveaux heurts dans cette grande ville du nord du pays.
"Des affrontements intermittents à la roquette et à la mitrailleuse se déroulent depuis 04H00 du matin (01H00 GMT) entre le quartier de Bab al-Tebbaneh et le quartier voisin de Jabal Mohsen, a indiqué une source de sécurité libanaise, précisant que des maisons ont été brûlées.
Renforts à Tripoli
L'armée libanaise déployée depuis lundi dans ces zones sensibles a tiré en direction de l'origine des tirs, mais dû se replier légèrement sur la rue de Syrie qui sépare les deux quartiers.
Et puis, pour rétablir le calme dans la ville, des forces de sécurité ont été dépêchées depuis Beyrouth. Mikati a également ordonné l’arrestation de toute personne portant des armes.
Le frère de Mawlaoui agit la menace d’escalade
Ce nouveau décès porte à onze le nombre des tués lors des accrochages qui avaient commencé samedi, après l’arrestation de Chadi Mawlaoui, accusé de lien avec la nébuleuse AlQaida.
Une accusation rejetée par son frère Nizar qui a agité la menace d'une escalade dans le mouvement de protestation au cas où son frère ne serait pas libéré d'ici cet après-midi.
Mawlaoui a été arrêté dans un centre social relevant du ministre Mohammed Safadi, dans le cadre d’une opération de démantèlement d’un réseau salafiste à Tripoli.
Geagea critique les réactions sur l’arrestation de Mawlaoui
Dans ce contexte, le chef du parti des Forces Libanais, Samir Geagea a condamné les réactions sur l’arrestation de Mawlaoui à Tripoli. « Si un des services de sécurité (la Sûreté Générale) agit d’une façon erronée, ou si ce gouvernement irresponsable agit d’une façon inadmissible, il ne sera pas acceptable de réagir de cette manière », a-t-il dit.
Le mufti appelle à résoudre le dossier des détenus islamiques
S’agissant des détenus sans jugement, le mufti du Liban a appelé à juger les détenus islamiques et à libérer les innocents. Faute de quoi, les Libanais sont appelés à un sit-in ouvert sur la place de Ryad Soloh.
Damas dément tout lien avec la situation a Tripoli
Le vice-premier ministre syrien, Fayçal Mokdad, a démenti lors d’une interview avec la chaine AlManar les informations selon lesquelles la Syrie serait derrière la tension à Tripoli. « La Syrie est victime d’attaques menées par des terroristes infiltrés via les frontières libano-syriennes », a-t-il dit, ajoutant que « des parties libanaises sont impliqués dans le soutien de ces terroristes et Damas détient des informations concordantes sur ce sujet ».
Berry : Une liste de personnalités à liquider
Par ailleurs, le président du Parlement, Nabih Berry, a fait état d’informations selon lesquelles « des parties intégristes ont dressé une liste de 26 dirigeants et de personnalités politiques à liquider ». Berry a affirmé mercredi que « ces informations sont sérieuses et graves, et nécessitent une vigilance et un suivi ».
Le président de la Chambre s’est en outre dit satisfait des mesures prises par l’armée à Tripoli, avant d’inviter toutes les parties à faciliter la mission de l’armée. Parmi les autres dirigeants à abattre figurent le chef du parti de l’Unification Wiam Wahhab, l’ancien chef des Forces de sécurités intérieur Jamil Sayed et le ministre de la sante actuel Ali Khalil.