26-11-2024 06:31 AM Jerusalem Timing

Abbas forme un gouvernement sans réconciliation

Abbas forme un gouvernement sans réconciliation

Cette décision prise unilatéralement par le dirigeant du Fatah donne le ton des prochaines relations qu’entretiendront sa formation avec celle du Hamas qui dénonce « un gouvernement qui n’est pas la choix du peuple palestinien »


L'enlisement politique en Palestine s'est enfoncé un peu plus encore mercredi, avec l'annonce du Président palestinien, Mahmoud Abbas, selon laquelle un nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Salam Fayyad a été investi en Cisjordanie.

Le message est donc on ne peut plus clair, la réconciliation avec le Hamas , qui gouverne la bande de Gaza n'est plus à l'ordre du jour.

Les 25 membres du gouvernement, Fayyad en tête, ont prêté serment devant le président palestinien Mahmoud Abbas au siège de la présidence à Ramallah.

Abbas a donc unilatéralement mis fin aux tractations entre son parti du Fatah et le Hamas déclarant, avant la formation officielle du nouveau gouvernement, qu'il ne « peux attendre indéfiniment. Certains ministres ont démissionné du gouvernement actuel et la situation administrative l'a paralysé, ce qui m'oblige à annoncer ce (nouveau) cabinet ».

Et de poursuivre, "si nous avions un accord avec le Hamas aujourd'hui ou demain, ce (nouveau)
gouvernement n'aurait pas de raison d'être".

Ce n'est pas tout. Le président palestinien a également modifié la loi électorale prévoyant que les scrutins se tiennent simultanément en Cisjordanie et à Gaza, ouvrant la voie à des élections municipales dans la seule Cisjordanie dans un premier temps.

Du côté du Hamas, vainqueur des dernières élections palestiniennes, les législatives de 2006, la réaction fut immédiate et donne le ton sur ses prochaines relations avec le dirigeant du Fatah.
« Le gouvernement Fayyad est illégitime, cela renforce la division et enracine l'illégitimité dans les institutions palestiniennes. Ce gouvernement est fondé sur la corruption, n'est pas le choix
du peuple palestinien et n'a pas la confiance du Conseil législatif" déclarait un porte-parole du mouvement de résistance à Gaza, Fawzi Barhoum.

L'accord de réconciliation Fatah-Hamas, ratifié le 3 mai 2011 par l'ensemble des mouvements palestiniens, prévoyait la formation d'un exécutif transitoire composé d'indépendants, chargé d'organiser des élections générales, mais la plupart des clauses en sont restées lettre morte et les échéances constamment repoussées.