27-04-2024 09:10 AM Jerusalem Timing

Fronde étudiante: « Loi spéciale »/Etat policier… Qu’un pas

Fronde étudiante: « Loi spéciale »/Etat policier… Qu’un pas

La fronde étudiante qui fait trembler le pavé de Montréal risque de prendre une tournure nouvelle plus répressive encore…La loi s’apparentant à certaines décisions de dictatures ?


   
 Face à une véritable fronde estudiantine qui frappe le Québec depuis plusieurs mois maintenant, la ligne de conduite du parlement québécois fait froid dans le dos.
La "loi spéciale" présentée par le gouvernement du Premier ministre Jean Charest destinée à mettre fin au conflit étudiant qui dure dans la province depuis 14 semaines ressemble dangereusement aux ligne de conduites de bons nombres de dictatures sur la planète.
 
Approuvé par 68 voix pour et 48 contre, le texte restreint le droit de manifester sans accord préalable avec la police et interdit tout rassemblement à moins de 50 mètres des établissements scolaires.
  
Elle prévoit aussi de très lourdes amendes pour les organisateurs de manifestations destinées à empêcher le fonctionnement normal des universités, un individu s'exposant à une amende de 1.000 à 5.000 dollars par jour, tandis qu'une association d'étudiants risque une amende de 25.000 à 125.000 dollars par jour et le double en cas de récidive.

Le texte doit rester en vigueur jusqu'en juillet 2013.
 

 

"Loi-matraque pour faire taire les Québécois"


Les représentants étudiants sont apparus choqués, en colère, après lecture du projet de loi. "Cette loi est, et de loin, pire que l'augmentation des droits de scolarité pour les étudiants", selon Léo Bureau-Blouin, le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), annonçant aussitôt que des"services juridiques et une multitude d'avocats" se penchaient sur le dossier pour tenter de remettre en cause le texte.

La présidente de l'opposition officielle et dirigeante du Parti québécois, Pauline Marois, a fait la même analyse. Elle a parlé d'une "loi ignoble", "une violation grave des droits fondamentaux", "une attaque frontale contre les associations étudiantes" et demandé au gouvernement de retirer son projet de loi. Elle a parlé "d'un des jours les plus sombres pour la démocratie québécoise" et d'une "loi-matraque pour faire taire les Québécois", tout en appelant les citoyens à respecter le texte voté par le parlement provincial.

Les leaders étudiants ont de leur côté exprimé à la fois leur amertume et leur détermination.  Léo Bureau-Blouin, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, a regretté que le gouvernement ait "choisi la voie de la répression plutôt que la négociation" et annoncé que son organisation allait contester la loi spéciale devant les tribunaux.                                      

Le troisième leader des grévistes, Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la Classe, l'organisation la plus radicale, a dénoncé, lui "le meurtre de la liberté d'association et de la liberté de manifester" et déclaré que la loi serait contestée "devant les tribunaux et dans la rue".                                                                                                                                              
Pour eux, cette loi transformera le pays en « Etat policier » et va à l’encontre de la Charte des droits de l’homme.

Tous s’entendent pour dire que cette loi est une « véritable déclaration de guerre ». A cet égard, les Québécois sont appeler à participer à une "grande manifestation" organisée à Montréal mardi prochain.

Et pendant que les députés discutaient le projet de loi à l'assemblée nationale, des milliers de manifestants défilaient, pour la quatorzième soirée consécutive à Montréal et à Québec pour s'opposer à la hausse de 82 % des frais de scolarité sur 7 ans. A Québec, une fausse alerte à la bombe a fait évacuer le public et les journalistes du bâtiment de l'Assemblée nationale, mais les députés ont pu continuer leurs travaux sans être dérangés.