Il montrait des femmes suivant un entraînement de "ninjas" avec comme titre: "Des milliers de femmes ninjas s’entraînent pour devenir les assassins de l’Iran
Une action judiciaire a été lancée contre l'agence Reuters à Téhéran après un reportage vidéo sur des Iraniennes pratiquant les arts martiaux qui a déjà entraîné en mars la "suspension" des activités de Reuters en Iran, a indiqué lundi un responsable iranien.
Aucune décision sur la réouverture du bureau de Reuters ne sera prise avant "le jugement du tribunal concernant la directrice du bureau", Parisa Hafezi, a déclaré le directeur du département de la presse étrangère du ministère de la Culture Mohammad Javad Aghajari cité par l'agence officielle IRNA.
M. Aghajari a précisé que Mme Hafezi avait déjà été entendue à deux reprises par un juge à la suite d'une plainte déposée par un club d'arts martiaux féminin après la diffusion d'un reportage vidéo de Reuters jugé diffamatoire.
Ce reportage diffusé début février montrait des femmes suivant un entraînement de "ninjas" dans la ville de Karaj, proche de Téhéran, avec comme titre: "Des milliers de femmes ninjas s'entraînent pour devenir les assassins de l'Iran".
Reuters avait changé ce titre plusieurs jours plus tard après des protestations de Téhéran, et a ensuite présenté des excuses. Mais les autorités iraniennes ont retiré peu après leur accréditation à tous les journalistes de l'agence à Téhéran.
M. Aghajari n'a pas précisé pour quels motifs Mme Hafezi était poursuivie, ni quand et devant quelle juridiction le procès aurait lieu.
Selon une source proche du dossier, la directrice de Reuters, qui s'est vue retirer son passeport, pourrait être poursuivie notamment pour "propagande contre le régime" et "diffusion de fausses nouvelles".
Les médias iraniens ont évoqué des "poursuites" sans autre précision.
Mme Hafezi n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.
La direction de Reuters a publié dimanche un communiqué condamnant l'interdiction de voyager à l'étranger imposée à la directrice de son bureau. Elle a également affirmé que Mme Hafezi "ne devrait faire l'objet d'aucune mise en accusation" pour cette affaire dans laquelle elle n'a "aucune responsabilité", les activités vidéo de Reuters étant indépendantes de la rédaction de l'agence.