Le Liban est utilisé par Doha comme plate-forme pour envoyer des armes et des fonds aux insurgés syriens
Un media libanais proche de la coalition du 14 mars a mis la lumière sur le rôle du Qatar dans les derniers évènements libanais.
Citant une source proche de la coalition du 8 mars (hostile à Israël), Al-Joumhouriyya ( La République) constate qu’avant l’éclatement des contestations à Tripoli, suite à l’arrestation de Chadi Mawlawi, , on savait déjà que c’est bien ce pays (et avec l’Arabie saoudite) qui est derrière l’envoi du bateau d’armements Loutfallah2 intercepté par l’armée libanaise le mois d’avril dernier au large de la ville nordique de Tripoli. D’autant plus que des caisses y ont été découvertes sur lesquelles était inscrit « l’armée qatarie ».
Concernant l’affaire Mawlawi, accusé par l’armée d’être membre d’Al-Qaida, il s’avère qu’il été capturé en compagnie d’Abdel Aziz Atiyyé, qui est le frère du président du Conseil princier Abou Khalifa Atiyyé et constitue le principal bailleur de fonds de la nébuleuse Al-Qaida au Liban et en Syrie. Ce qui explique les raisons pour lesquels le Qatar a directement fait pression sur le gouvernement libanais, menaçant de retirer ses ressortissants du Liban, et obtenant sans tarder gain de cause : le Premier ministre Najib Mikati ayant directement demandé au procureur général Said Mirza de le relâcher, arguant son état de santé critique.
Toujours selon cette source du « 8 mars », Doha appréhende le retour des éléments d’Al-Qaida qui ont échappé du camp des réfugiés palestiniens Eïn Héloué, situé à Saida au sud, et s’étaient rendus en Syrie avec pour mission d’entrainer les éléments en Syrie à confectionner les charges explosives en échange de sommes d’argent. Sachant que c’est ce groupe là qui avait combattu armée libanaise dans le camp de Nahr el-bared au nord.
La charge principale des services de renseignements de l’armée libanaise contre Mawlawi est qu’il joue le rôle de liaison entre la personnalité qatarie qui finance les insurgés en Syrie et ceux qui touchent les sommes d’argent. Il a avoué avoir acheté des armes et les avoir transportées en Syrie. Il a également reconnu avoir rencontré le suspect jordanien Abdel Malek , chargé quant à lui de distribuer de l’argent aux membres d’Al-Qaida au Liban et qui l’avait lui-même chargé de sa mission, sur ordre d’Atiyyé en personne.
Pour le Qatar, le Liban fait déjà partie de son champ d’action depuis que l’accord de Doha en 2008 l’a consacré comme acteur essentiel sur la scène libanaise, lorsqu’il a joué le rôle de modérateur, instaurant des liens avec toutes les parties libanaises. Depuis l’éclatement de la crise syrienne, il considère le Liban en général, et Tripoli en particulier le portail stratégique convenable vers la Syrie.
Son approche de la Syrie est basée sur les objectifs suivants : se débarrasser de l’axe de résistance dans le monde arabe en ralliant la Syrie à l’axe inféodé à l’occident et défendre les régimes déjà soumis à l’occident et empêcher toute atteinte contre eux.