Le parti du Futur a révélé ses véritables intentions à travers les discours de ses députés
Lundi après-midi ont eu lieu à Bireh (Akkar, Nord Liban) les funérailles du cheikh Ahmad Abdel Wahed, partisan du Courant du Futur, et de son compagnon, tués tous les deux à un barrage de l’armée libanaise après avoir refusé de se plier aux ordres des soldats.
Mais le plus frappant dans cette procession funèbre fut les importantes quantités d’armes portées par les participants et les balles qui pleuvaient de partout, laissant poser des questions sur les raisons du mutisme total observés par ceux qui appellent jour et nuit au désarmement des milices, en allusion au Hezbollah.
Les soldats témoignent de l’incident
Concernant l’enquête menée par l’armée sur l’incident, des sources sécuritaires ont rapporté au quotidien libanais AlAkhbar les témoignages des soldats interrogés qui étaient au barrage de Kweikhat. Selon ces soldats : « nous avons reçu des ordres stricts de fouiller minutieusement toutes les voitures pour veiller à ce qu’aucune arme ne soit acheminée aux deux rassemblements du parti socialiste nationaliste syrien et du parti du Futur. Après l’arrestation d’une voiture appartenant au parti socialiste syrien, à bord de laquelle nous avons confisqué deux revolvers, cinq voitures sont passées par le barrage. La première fut celle du cheikh Abdel Wahed dont les vitres n’étaient pas de couleur fumée noire, donc on pouvait voir clairement les armes. Mais les autres voitures étaient à vitres fumées, et il n’était pas possible de distinguer le nombre des passagers ni les quantités d’armes qu’ils possédaient. A son arrivée au poste de l’armée, le cheikh en question a montré son identité et demandé aux soldats de faciliter le passage de son convoi sans le fouiller. L’officier lui dit alors qu’il devait fouiller toutes les voitures. Protestant contre cette décision, cheikh Abdel Wahed décida de rebrousser chemin et de rentrer chez lui sans participer au rassemblement, tout en proférant des menaces contre l’armée. Alors que le cheikh s’apprêtait à se mettre à la place du chauffeur, la deuxième voiture qui le suivait a dépassé le convoi sans respecter les consignes de l’armée. Un soldat a alors essayé de sommer la voiture à s’arrêter, mais les hommes à bord du convoi ont tiré trois balles en direction du barrage. Des jeeps militaires Humvee ont été touchées, et un soldat a été atteint à son œil droite par l’éclat de la quatrième balle".
En riposte à cette attaque, les soldats au barrage ont ouvert le feu sur le convoi, comme il est de coutume à tous les barrages dans les différentes régions libanaises, lorsque les soldats se trouvent en danger.
De même source on indique que les soldats ont trouvé à bord des deux voitures 3 fusils, deux revolvers et près de 500 balles.
L’armée libanaise, première cible du parti du Futur :
Au cours des funérailles d’Abdel Wahed, les deux députés du Futur Mouïn Merhebi et Khaled Daher n’ont pas ménagé l’armée libanaise de leur campagne virulente. Le premier a exigé la démission du commandant de l’armée Jean Qahwaji, ou sa destitution par le chef de l’Etat au cas de son refus, le traitant « de raté qu’il faut remplacer ». Quant à son homologue Khaled Daher, il est allé jusqu’à exiger un procès équitable, voire la peine capitale contre les éléments de l’armée libanaise impliqués dans l’affaire de la mort des deux partisans de Daher.
Ensuite est venu le tour du fameux Ahmad Fatfat qui a pris part à cette campagne, appelant à remplacer le chef des renseignements de l’armée au Nord, parce que « sa situation est devenue insupportable », selon ses propres termes.
L’armée au-dessous la loi
Comme de coutume, l’armée libanaise a résisté à toutes les tentatives du parti du Futur de l’entrainer dans le jeu. Des sources sécuritaires ont rapporté du commandant de l’armée Jean Qahwaji que « l’erreur est possible, mais l’armée punit ceux qui la commettent ». Il a également assuré que cette institution militaire est « au-dessous de la loi », rappelant avoir été le premier à exiger une enquête rapide et transparente sur l’incident.
Le parti du Futur et Mikati
La démission du commandant de l’armée n’était pas la seule revendication du parti du Futur. Réunis suite aux affrontements de Tarik Jdidé (Beyrouth), les députés du Futur ont imputé l’entière responsabilité au gouvernement libanais, appelant le Premier ministre Najib Mikati à démissionner, « pour préserver l’unité et la sécurité de Beyrouth ».
La réponse de Mikati sur les «falsifications » du Futur ne s’est pas fait attendre. « Les appels à ma démission sont devenus un leitmotiv chez les députés du parti du Futur. Ceux-ci pensent que le gouvernement est l’un de leurs droits acquis que personne n’ose leur arracher, sous la menace d’être l’objet d’insultes et de diffamation, mais ces tentatives sont désormais dévoilées au public», a indiqué Mikati dans un communiqué.
Sources: elnashra, alakhbar, assafir