Pour la première fois dans l’histoire des relations libano-saoudiennes, l’Arabie saoudite rompt avec le protocole , pour exprimer d’un ton ferme que la communauté sunnite jouit de sa protection!!
Dans son message adressé au président libanais Michel Sleimane, le roi saoudien Abdallah bin Abdul Aziz a non seulement souligné la gravité de la situation au Liban, mais il a rappelé l’influence de l’extérieur sur sa composition fragile et sa volonté d'intervenir directement lorsque le besoin s'en fait ressentir afin de redéfinir les règles du jeu et délimiter des lignes rouges.
Selon le quotidien asSafir, il était clair que le roi a adopté un double langage à travers sa lettre : dans un premier temps et pour la première fois, l’Arabie saoudite adopte un ton sévère et ferme en exprimant « sa préoccupation que l’une des principales communautés qui composent le tissu social de la République libanaise soit visée» en allusion à la communauté sunnite.
« Un ton inhabituel dans le discours saoudien vis-à-vis du Liban, surtout qu’il suggère que l'une des communautés libanaises (sunnite) jouit de la protection du royaume face à toute menace (sans définir la nature de cette menace)" ! poursuit asSafir.
Cependant, après cette mise en garde du danger des conflits sectaires et de la menace d’une de guerre civile, le roi Abdallah adoucit le ton en exprimant sa confiance envers la sagesse du président Sleimane..
« Nous comptons sur la sagesse de Votre Excellence pour mettre fin à la crise et relancer le dialogue national libanais sous votre patronage, sans compter votre souci d'écarter la scène libanaise des conflits externes, en particulier de ce qui se passe chez votre voisin la Syrie », écrit le monarque saoudien.
Selon asSafir , on pourrait faire valoir que le roi de l’Arabie saoudite semble dans cette partie de son message en accord avec les trois dirigeants libanais : son soutien aussi bien à la reprise du dialogue qu'à la politique de distanciation adoptée par le gouvernement de Najib Mikati, ce qui semble une position en contradiction avec celle des alliés de Riyad, notamment le chef du courant du Futur Saad Hariri, qui non seulement refuse de reprendre le dialogue ou s’oppose à la politique libanaise de distanciation envers la Syrie, mais qui ne cesse d’exiger la démission de Mikati.
Toujours selon asSafir, l'ambassadeur saoudien à Beyrouth Ali Awad Assiri a rapporté au président Souleiman de la part de la direction saoudienne, son encouragement à la reprise du dialogue entre les parties libanaises. Selon des informations propres à asSafir, le Président de la République libanaise a discuté de sa prochaine visite à Riyad, suivi par probablement de la reprise du dialogue.
Source: asSafir