Tokyo multiplie ces derniers temps d’attiser les dossiers qui ne se dérangent Pékin.

La Chine a annulé une visite diplomatique de haut niveau au Japon, dans un contexte de récentes frictions entre les deux pays dues à leurs disputes territoriales et à une réunion tenue à Tokyo du Congrès mondial ouïghour, a rapporté mercredi la presse officielle.
  
Le vice-président de la Commission militaire centrale de Chine, Guo Boxiong, ne se rendra pas au Japon en raison d'un "engagement professionnel" en Chine, a annoncé le quotidien China Daily, en citant le ministère chinois de la Défense.
  
La visite du général Guo devait débuter jeudi. Il était prévu qu'il rencontre le Premier ministre nippon Yoshihiko Noda et qu'il soit accueilli sur une base militaire des forces d'autodéfense du Japon.
  
Cette annulation intervient alors que Pékin a protesté, en vain, contre la tenue ce mois-ci d'une réunion du Congrès mondial ouïghour à Tokyo.
 La Chine considère le Congrès mondial ouïghour, basé à Munich (Allemagne), comme une organisation "séparatiste" et a critiqué le Japon pour avoir délivré un visa à la dissidente ouïghoure en exil Rebiya Kadeer.
 De nombreux Ouïghours, musulmans turcophones, se plaignent d'être victimes de persécutions de l'Etat chinois et d'être marginalisés au Xinjiang, leur région natale située dans le nord-ouest de la Chine, en raison de l'installation de millions de Han, l'ethnie dominante chinoise.
  

Les relations entre les deux voisins se sont aussi tendues le mois dernier, quand le gouverneur de Tokyo Shintaro Ishihara a affirmé que la capitale nippone allait racheter des îlots de mer de Chine orientale au centre d'un différend territorial avec la Chine.
 La Chine et le Japon se disputent la souveraineté sur les îles appelées Senkaku en japonais et Diaoyu en chinois. Ces îlots inhabités, administrés par Tokyo, sont entourés d'eaux très poissonneuses et leurs fonds marins pourraient renfermer des hydrocarbures.