C’est l’avis du chef du Courant arabe, Chaker Bourjaoui qui affirme au roi Abdallah d’Arabie que c’est le Courant du Futur qui constitue une menace pour les Sunnites au Liban.
Dans la nuit de lundi à mardi (21-22 mai) les évènements de ‘Akkar (la mort d’un cheikh appartenant au courant du Futur Abdel Wahed) se propageaient vite vers Beyrouth et prenaitent une tournure particulièrement violente.
Dans le quartier Tarik Jdidé, des centaines d’hommes encagoulés armés jusqu'aux dents, ont assiégé les bureaux du parti du Courant arabe, un parti du quartier, les ont attaqués à coups de RPG et de bombes pui les ont brulés. Des accrochages ont alors éclaté et se sont achevés par l’expulsion du chef de ce parti Chaker Bourjaoui de son bureau sur lequel le drapeau bleu du courant du Futur fur brandi. Deux de ses partisans ont été tués et huit autres blessés.
Dans sa version, le courant du Futur nie toute implication dans ces évènements. Il dit que « ce sont les habitants du quartier qui se sont révoltés contre les partisans de ce courant et ont décidé de le délocaliser ».
Interrogé par notre site, le chef du Courant arabe Chaker Berjaoui dément cette version et accuse le Futur d’une une force tyrannique et autoritaire qui veut obliger tous les Sunnites à s’enrôler dans ses rangs : « les gens ne sont pas venus dans un rassemblement populaire ; il y avait mille homme armés qui ont lancé contre nos bureaux 100 roquettes B7, 100 bombes et ils ont tiré des milliers de balles » explique-t-il. Il raconte que deux généraux à la retraite et membres du Futur, en l’occurrence Mahmoud AL-Jamal et Hammoud et qui commandent des groupes armés ont exécuté l’attaque contre son siège.
Concernant le nombre énorme d’hommes armés qu’il dit être impliqués dans l’attaque, Bourjaoui affirme que le plan du courant du futur voulait que le Hezbollah intervienne dans les évènements pour l’accuser de nouveau qu’il utilise son armement à l'intérieur et surtout contre les Sunnites en partcuilier.
Selon cet homme politique qui a combattu les troupes israéliennes lorsqu’elles ont occupé la capitale libanaise, le courant du Futur est un parti despotique qui voudrait prendre la région en otage, par les armes.
« le Futur veut contrôler tout Beyrouth, il veut imposer des zones vetos isolées surtout à Tarik Jdidé qui se caractérise par une densité démographique sunnite », dit-il.
Et d’ajouter que « le courant du Futur voudrait imposer son opinion sur tous les gens sans respect pour ceux qui ont des opinions différentes ».
S’expliquant sur la politique de son parti sur l’échiquier libanais, Berjaoui poursuit : « Nous faisons partie du projet de la résistance à l’intérieur de Beyrouth, c’est pour cela que nous sommes une menace pour eux et c'est pour cela qu’ils ont enrôlé toutes les forces hostiles au projet de la résistance, les terroristes et les salafistes et les groupes de l’opposition syrienne et ont tenté de nous extirper comme ils disent ».
Selon Berjaoui, le courant du Futur prône l’élimination des autres à l’instar de Samir Geagea . « Ils ont profité de la mort de Cheikh Ahmad Abdel Wahed à Akkar et de la situation de l’armée pour perpétrer leur opération contre nous », poursuit-il.
Berjaoui estime que ce courant voudrait faire croire qu’il est capable de frapper ses adversaires et qu’il est disposé à transmettre la bataille vers plusieurs champs en même temps.
Selon lui, il est en passe de transformer le nord en une zone-tampon, pour faire plaisir au Qatar et à l’Arabie saoudite.
Dans un entretien télévisé avec la chaine AlManar, il s’est adressé au monarque saoudien le roi Abdallah qui avait envoyé mercredi une lettre au président libanais Miche Sleimane lui faisant part de son inquiétude pour les Sunnites au Liban : « si son éminence a peur pour les sunnites au Liban, c’est qu’il faut les protéger de ses hommes au Courant du Futur qu’il finance et approvisionne en armements.
« ce sont ses caciques qui oppriment les Sunnites au Liban, pour la première fois dans l’histoire du Liban, des sunnites ont tués des sunnites », a-t-il déploré.
S'exprimant pour le quotidien libanais proche du camp du 14 mars Al-Joumhouriyya (La république), un homme politique libanais ayant vécu la guerre civile au Liban (1976-1990) estime que les évènements de Tarik Jdidé constitueront une source d'embarras pour le Courant du Futur.
De nombreux habitants de Beyrouth se sont étonnés de "cette forêt d'armes qui a soudainement fait son apparition à Beyrouth et qui a combattu un parti formé des jeunes du quartier", observe ce politicien qui a requis l'anonymat. Et de conclure: " maintenant il y a désormais deux armements...il y a celui que le courant du Futur fustige, mais celui-ci a bien son justificatif et sa raison d’être; mais qu'en est-il de l’armement des ruelles, quelle va-t-être sa raison d’être ? »