Au lendemain d’une manifestation extrêmement violente contre les immigrés africains, un ministre propose de mettre « tous ces illégaux » derrière les barreaux.
"Il faut mettre ces illégaux derrière les barreaux dans des centres de détention et de rétention, puis les renvoyer chez eux, car ils viennent prendre le travail des Israéliens et il faut protéger la caractère juif de l'Etat d'Israël",
Le ministre israélien de l'Intérieur ElieYishaï vient de s’exprimer de la sorte ce jeudi à la radio militaire.
Selon Yishaï, si le gouvernement n'agit pas, "ils seront bientôt un demi-million voire un million, on ne pas accepter de perdre ainsi notre pays".
Selon les chiffres officiels, quelque 60.000 immigrés illégaux se sont infiltrés en Israël en provenance surtout du Soudan, du Sud-Soudan et de l'Erytrée via le Sinaï égyptien.
Pour tenter d'endiguer cet afflux, le gouvernement a accéléré la construction d'une clôture de 250 km le long de la frontière égyptienne. L'ouvrage devrait être achevé à la fin de l'année.
Yishaï a toutefois estimé que cette clôture ne suffira pas. " Il faut les empêcher de travailler".
Mardi déjà, le ministre de l'Intérieur avait affirmé à la Knesset (Parlement): "si le gouvernement m'en donne les moyens, il n'y aura plus un seul immigré illégal d'ici un an".
La situation pour tous ces immigrés est d’autant plus grave aux vues de l’élan xénophobe de la population du Sionistan.
Mercredi soir, un millier de manifestants israéliens ont défilé dans le sud de Tel-Aviv aux cris notamment de: "les noirs dehors" et en vilipendant "les belles âmes gauchistes" qui défendent ces étrangers.
Les violences verbales ne suffisant pas, nombreux sont ceux qui ont prit pour cible les immigrés… Voitures, appartements, maisons, rien n’a échappé aux xénophobles.
Selon le porte-parole de la police Micky Rosenfeld, seuls 17 d’entre eux on été interpellés.
Les journaux ont fait jeudi leurs gros titres sur les incidents de Tel-Aviv. "Colère, violence et xénophobie à Tel-Aviv", titre en une le quotidien Maariv. Un des commentateurs de la radio militaire a pour sa part parlé de "pogrome".
Le quotidien Yédiot Aharonot titre pour sa part sur un projet de déploiement "d'une unité de gardes-frontière dans le sud de Tel-Aviv pour faire face à la criminalité croissante parmi les immigrés africains et empêcher des agressions anti-immigrés de la part des habitants".
Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanhyahu avait donné le ton en estimant que "le phénomène de l'infiltration illégale à partir de l'Afrique est extrêmement grave et menace les fondements de la société israélienne, la sécurité nationale et l'identité nationale", avait estimé dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Or, selon Amnesty International, le terme « infiltré » est déplacé parce qu’il évoque la menace et la délinquance et alimente la xénophobie et la discrimination envers les demandeurs d’asile et les migrants.