25-11-2024 03:46 PM Jerusalem Timing

Présidentielle égyptienne: les Frères appellent à "sauver la révolution"

Présidentielle égyptienne: les Frères appellent à

La possible victoire d’Ahmad Chafiq, une des figures du régime Moubarak mettrait "la nation en danger.

Morsi et ChaficLes Frères musulmans ont appelé vendredi les Egyptiens à faire front derrière leur candidat Mohammed Morsi au second tour de la présidentielle afin de "sauver la révolution", mise en danger selon eux par la possible victoire d'Ahmad Chafiq, une des figures du régime Moubarak.

La confrérie a estimé dans la soirée qu'au vu des "chiffres complets" du premier tour dont elle avait connaissance, il était "absolument clair" que les deux hommes se retrouveraient au second, les 16 et 17 juin. Elle a précisé que M. Morsi avait recueilli 25,3% des suffrages et M. Chafiq 24%.

Ce duel Morsi-Chafiq n'a toutefois pas été confirmé par la commission électorale, qui doit annoncer les résultats officiels du premier tour à partir de dimanche.

Un haut responsable des Frères, Essam el-Erian, a vivement attaqué vendredi soir M. Chafiq, le dernier Premier ministre de Moubarak, affirmant lors d'une conférence de presse que son élection mettrait "la nation en danger".

"La révolution est en danger. Nous avons besoin d'un pays démocratique. Chafiq est contre la démocratie", a-t-il ensuite déclaré à l'AFP.

Il a précisé que M. Morsi appelait les candidats éliminés au premier tour à une réunion samedi afin de "sauver la révolution", en référence à la chute du régime de Moubarak en février 2011.

Un porte-parole de l'équipe de campagne de M. Chafiq, Karim Salem, a nié que leur candidat menaçait les objectifs de la révolte.

"Non, l'ère (Moubarak) est terminée, la politique a changé. L'Egypte entre dans la démocratie", a-t-il dit, avant les attaques lancées dans la soirée par les Frères.

Les sites internet de plusieurs journaux donnaient également en début de soirée MM. Morsi et Chafiq en tête dans un mouchoir de poche à l'issue du premier tour qui s'est tenu mercredi et jeudi.

Le grand quotidien indépendant al-Masry al-Yom leur attribuait respectivement 24,9% et 24,5% des voix, suivis avec 21,1% par un candidat de la gauche nationaliste arabe, Hamdeen Sabbahi, sur la base de résultats quasi-définitifs obtenus dans les centres de dépouillement.

Deux candidats longtemps donnés parmi les favoris, l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa et l'islamique modéré Abdel Moneim Aboul Foutouh, sont donnés battus. M. Aboul Foutouh a affirmé vouloir désormais faire barrage à M. Chafiq.

Dès le premier tour, MM. Morsi et Chafiq sont apparus en franche opposition et leur confrontation au second tour pourrait gravement diviser le pays.

L'ancien Premier ministre est haï par les partisans de la révolution, pour qui son éventuelle victoire signifierait la mort de leurs idéaux.

Ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, il est considéré par beaucoup comme le candidat de l'ancien régime et de l'armée, au pouvoir depuis la chute du raïs.