"Tu vas dépérir privé d’esprit sans le pays qui t’a conçue, toi l’Europe", met-il en garde, lui reprochant d’avoir maudit la Grèce
Le prix Nobel de littérature allemand, Günter Grass, continue son offensive contre ce qu’il considère être les injustices de ce monde. Après avoir accusé l’entité sioniste "de menacer la paix mondiale" en menaçant de vouloir attaquer l’Iran, il a stigmatisé l'Europe qui selon lui, cloue au pilori la Grèce, en pleine crise de l'euro.
Comme avec Israël, c’est dans un poème qu’il exprime sa complainte. Il sera publié vendredi sur le site du quotidien Süddeutsche Zeitung.
L’intitulant "La honte de l'Europe", Grass met en garde l'UE: "Tu vas dépérir privé d'esprit sans le pays qui t'a conçue, toi l'Europe".
"Cloué nu au pilori, car criblé de dettes, un pays souffre", regrette l'écrivain allemand de 84 ans, dans ce texte de douze strophes composées de deux vers chacune, selon le site en ligne du journal français Les Échos.
S'adressant directement à l'Europe, son poème commence ainsi: "Tu t'éloignes du pays, qui était ton berceau, proche du chaos, car non conforme aux marchés".
Et l'écrivain de constater que ce pays "condamné à la pauvreté, dont les richesses ornent les musées" est "encore à peine toléré".
Vendredi dernier, un sondage a fait état d’une majorité d'Allemands (60%) qui sont contre le maintien de la Grèce dans la zone euro.
Jeudi, à l'issue d'un sommet informel à Bruxelles, les Européens ont réaffirmé, vouloir garder la Grèce au sein de la zone euro, mais ils commencent malgré tout à réfléchir aux mesures à prendre si une sortie d'Athènes devenait inéluctable.