Les Etats-Unis disent qu’ils pourraient se passer de l’ONU.
Les rebelles syriens ont donné jusqu'à vendredi midi au régime syrien pour appliquer le plan Annan.
Faute de quoi, "le commandement de l'Armée syrienne libre annonce qu'il ne serait plus tenu par aucun engagement lié au plan Annan (...)a indiqué l'ASL dans un communiqué, avant de prétendre que "notre devoir serait (...) de défendre les civils".
"Après le massacre barbare de femmes et d'enfants à Houla (exécutés par des groupes de l’opposition, selon Damas ), nous annonçons que plus rien ne justifie le respect de la trêve de manière unilatérale car (le président) Assad a enterré le plan Annan au vu et au su du monde entier", prétend l'ASL.
"Nous souhaitons que toutes les parties considèrent l'ASL comme le principal garant de (...) de l'unité nationale pour rétablir la stabilité et la sécurité en Syrie après la chute du régime", ont ajouté les rebelles.
Ils ont ajouté que l'ASL allait annoncer dans les prochains une "série de décisions déterminantes et courageuses pour la prochaine étape" de leur « lutte ».
Selon l’ASL, le régime ne comprend que le langage de la violence et les massacres commis par ses forces prouvent que sa fin approche, a de son côté prétendu le porte-parole de l’ASL, Kassem Saadeddine, joint via Skype depuis la province de Homs, dans le centre de la Syrie.
Le chef rebelle a dit aujourd'hui "tout miser sur la force du peuple syrien pour faire tomber le régime", prétendant toutefois qu'"une intervention internationale pourrait empêcher la propagation du chaos qui ne s'arrêtera pas aux frontières syriennes, mais gagnera le reste du Moyen-Orient".
Les divergences règnent à l’Onu
Cependant, au niveau international, les membres du conseil de sécurité sont toujours divisés sur la crise en Syrie,
Au terme d'une nouvelle réunion à huis clos du Conseil mercredi, les Occidentaux ont évoqué des sanctions contre le gouvernement syrien mais la Russie a réitéré son opposition.
"Nous continuons de refuser les sanctions", a affirmé à la presse l'ambassadeur russe Vitaly Tchourkine. Il a fait valoir que "personne ne respecte le plan Annan", pas plus l'opposition, "qui refuse d'engager un dialogue politique", que le pouvoir.
"Il existe déjà des sanctions bilatérales qui ont un impact très sévère sur la population syrienne", a-t-il souligné.
S’agissant des expulsions des représentants diplomatiques syriens, M. Tchourkine a affirmé qu'elles "pouvaient être interprétées à tort comme une condition préalable à une intervention militaire étrangère" en Syrie.
Les ambassadeurs des 15 pays ont entendu des comptes-rendus de Jean-Marie Guéhenno, adjoint de Kofi Annan, par vidéoconférence, et du patron des opérations de maintien de la paix Hervé Ladous. M. Annan doit s'adresser à eux jeudi prochain.
Pour le représentant permanent adjoint de la France Martin Briens, "seule une pression accrue peut permettre un changement d'attitude des autorités syriennes". La France va "travailler avec la Russie pour trouver un moyen d'avancer". "On ne peut pas attendre plus longtemps si on veut sauver le plan Annan", a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis pourraient se passer de l'ONU
Cependant l’ambassadrice américaine auprès de l'organisation, Susan Rice, a averti mercredi que les Etats membres devront envisager d'agir sans mandat de l'ONU.
Selon elle, il n'y a que trois moyens capables de mettre fin au conflit. Le Premier serait que Damas respecte le plan en six points conclu par M. Annan, et l'ouverture d'un dialogue avec l'opposition en vue d'une "transition politique", a dit Susan Rice.
Le deuxième passerait par une initiative du Conseil de sécurité à même de contraindre le régime de Bachar al-Assad à se conformer à ce plan, a-t-elle poursuivi.
"En l'absence de ces deux scénarios, il semble qu'il n'y ait qu'une alternative et c'est le pire des cas", a dit Rice. "C'est celui de l'escalade de la violence, de l'extension et de l'intensification du conflit", a estimé l'ambassadrice américaine, évoquant l'issue "la plus probable".
Ce conflit "implique(rait) d'autres Etats de la région, il prend(rait) une forme de plus en plus sectaire et nous (serions) face à une crise majeure, non seulement en Syrie, mais dans la région", a-t-elle ajouté.
En pareil cas, le plan Annan deviendrait caduc et "les armes afflueraient de partout", a-t-elle poursuivi.
"Les membres du Conseil et de la communauté internationale n'auraient d'autre choix que d'envisager une action en dehors du cadre du plan Annan et de l'autorité du Conseil", a ajouté Susan Rice, sans préciser la nature de cette action.
Rappelons que les Etats-Unis se sont passés de l'aval de l'ONU pour envahir l’Irak en 2003.