Au douzième jour de la révolte égyptienne, les manifestants affirment qu’ils ne quitteront pas les rues qu’après le départ de Moubarak.
La pression de la rue contre le président Hosni Moubarak ne connait point de répit. Au 12e jour de la révolte, les jeunes rassemblés sur la place Tahrir bravent toujours le couvre-feu imposé dont la durée a été réduite de 19H00 à 06H00. Ils ne cessent d’affirmer qu’ils ne quitteront pas les rues qu’après le départ de Moubarak.
Pour les jeunes la journée de dimanche sera consacrée à rendre hommage aux centaines de martyrs tombés depuis le début des contestations, le 25 janvier.
Dans la soirée de vendredi, place Tahrir (Libération) dans le centre du Caire, plus de 10.000 personnes s'étaient rassemblées, dont certains prêts à y passer une nouvelle nuit.
Des coups de feu nourris ont été entendus dans la nuit sur la place. Sur une banderole géante, les manifestants affichaient leurs revendications: départ du président Moubarak, dissolution du Parlement et mise en place d'un gouvernement de transition. Ils chantaient "Va-t'en, va-t'en" à l'adresse de M. Moubarak.
Des centaines ou des dizaines de milliers avaient également répondu à l'appel à la mobilisation en province, notamment à Alexandrie et Menoufiya (nord), Mahalla et Mansoura
(delta du Nil), Suez (est), Assiout (centre) et Louxor (sud).
Bien que des millions d'Egyptiens sont descendus vendredi, dans les rues pour réclamer la chute du régime, le président américain n’a toujours pas réclamé clairement le départ de son principal allié du pouvoir. Il s’est contenté de déclarer que Moubarak "doit prêter attention à ce que réclament les gens et prendre une décision ordonnée, constructive et sérieuse", ajoutant que "des discussions" s'étaient engagées sur la transition politique. "Je pense que le président Moubarak se soucie de son pays. Il est fier, mais c'est aussi un patriote", selon les termes d’Obama.
Peu avant, le Premier ministre égyptien Ahmad Chafic avait exclu que la proposition de transfert de pouvoir entre le raïs égyptien et son vice-président, Omar Souleimane, soit "acceptée", comme le souhaiteraient les Etats-Unis selon le New York Times.