et un pesticide très utilisé dans le monde depuis les années 1990, le thiamethoxam (famille des néonicotinoïde), est nuisible aux bourdons et abeilles en perturbant leur système nerveux.
Un virus très contagieux transmis par un acarien parasite "Varroa" contribuerait à la propagation et probablement à la mort de millions d'abeilles dans le monde, selon des chercheurs américains et britanniques dont les travaux ont été publiés jeudi aux Etats-Unis.
Cet acarien qui se nourrit du sang des abeilles au stade larvaire ou adulte, perce leur peau et déforme leurs ailes.
Les abeilles jouent un rôle essentiel pour la pollinisation de plusieurs récoltes de fruits et légumes aux Etats-Unis estimés de 15 à 20 milliards de dollars annuellement.
Cette dernière recherche, qui paraît dans la revue américaine Science datée du 8 juin, a été menée à Hawaii par des chercheurs de l'Université de Sheffield (Grande-Bretagne), de la "Marine Biological Association" et de l'Université de Hawaii.
L'étude montre que ce pathogène viral a accru sa fréquence parmi les abeilles dans les ruches de 10% à 100%.
Ce changement s'est accompagné par une augmentation d'un million de fois du nombre de particules du virus infectant les abeilles entre elles, accompagné d'une énorme diminution de la diversité virale qui a conduit à l'émergence d'une seule souche très virulente de ce pathogène.
Une fois que cette nouvelle souche virale s'établira à Hawaii longtemps épargnée, une nouvelle situation virale émergera qui reflétera ce qui se passe dans le reste du monde où le Varroa est déjà établi.
Et la capacité de l'acarien Varroa à bouleverser de façon permanente l'environnement viral des abeilles domestiques pourrait être un facteur dans le phénomène, aux origines toujours mystérieuses, dit de "colony collapse disorder" ou CCD, observé depuis 2005, marqué par la disparition soudaine dans les ruches de millions d'abeilles adultes.
Ce phénomène s'est produit aux Etats-Unis, en Europe et ailleurs dans le monde.
Le CCD et les pertes excessives d'abeilles durant l'hiver pourraient ainsi s'expliquer par cette nouvelle souche de ce virus qui subsiste dans le corps des abeilles même après avoir retiré les acariens.
L'acarien Varroa (1,5mm x 1mm) vit sur la peau des abeilles, s'y reproduit et se nourrit de leur sang.
L'arrivée et la propagation du parasite sur l'ensemble des îles hawaiiennes ont offert une occasion unique en 2009 et 2010 de traquer les changements dans l'évolution de l'environnement viral de ces abeilles.
L'acarien facilite la dissémination des virus en agissant comme un réservoir viral et un incubateur.
Les auteurs de l'étude notent toutefois que quatre des virus souvent liés à la disparition soudaine des abeilles dans les ruches n'ont pas été véhiculés par le Varroa à Hawaii.
Cette nouvelle souche virale se transmet naturellement entre abeilles via leur nourriture ou au moment de se reproduire.
Mais les acariens font pénétrer ce pathogène directement dans le sang des abeilles quand elles se nourrissent, créant une nouvelle voie de transmission en évitant nombre de protections naturelles de l'abeille, précisent ces chercheurs.
Ce virus qui compte seulement neuf gènes est similaire dans sa structure au virus responsable de la polio chez l'humain.
Le virus infecte de nombreuses abeilles qui montrent des difformités classiques de leurs ailes. Mais la vaste majorité des abeilles infectées n'ont aucun signe morphologique d'une infection.
La souche virale dominante trouvée dans les grandes îles d'Hawaii est identique à celle trouvée dans d'autres régions du monde indiquant que la situation à Hawaii est un miroir de ce qui s'est passé partout dans sur le globe.
Par ailleurs, fin mars, des études françaises et britanniques avaient révélé qu'un pesticide très utilisé dans le monde depuis les années 1990, le thiamethoxam (famille des néonicotinoïde), est nuisible aux bourdons et abeilles en perturbant leur système nerveux.