Une cinquantaine d’assaillants ont pris le fleuve depuis le Libéria et ont attaqué trois villages. La panique gagne les habitants qui cherchent à fuir par tous les moyens.
Sept Casques bleus nigériens de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) ont été tués vendredi dans une "embuscade" dans l'ouest du pays, "première attaque de ce genre" contre l'Onuci depuis 2004, menée selon le gouvernement ivoirien par des assaillants venus du Liberia.
Et le ministre ivoirien délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, de préciser mais sans pouvoir confirmer ce bilan pour le moment qu’ "un ou deux" civils ainsi que "deux" militaires ivoiriens, qui patrouillaient avec les Casques bleus, pourraient avoir été tués. L'embuscade contre la force onusienne a eu lieu lors d'une "attaque venue du Liberia" contre trois villages de l'Ouest ivoirien, a déclaré le ministre ivoirien.
Les assaillants, évalués à "une cinquantaine", "ont traversé le fleuve (qui sert de frontière) et ont attaqué les localités ivoiriennes voisines de Saho, Para et Nigré", a expliqué Koffi.
Dans un communiqué du chef de la mission, Bert Koenders, ces Casques bleus "faisaient partie d'une patrouille en mission" dans "une zone où l'Onuci a récemment renforcé sa présence en invoquant des menaces d'attaques contre les populations civiles".
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est quand à lui dit "attristé et scandalisé" par ces décès. Il a indiqué que 40 autres soldats de la paix étaient restés "avec les villageois" dans la zone où a eu lieu l'attaque pour les protéger et qu'ils "étaient toujours en danger".
Cette région est de loin la plus instable de Côte d'Ivoire, tiraillée par des tensions ethniques sur fond de conflits fonciers, l'Ouest a été la zone la plus meurtrie durant la crise politico-militaire de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts à travers le pays.
Elle est depuis lors en proie à des attaques meurtrières et constitue un défi sécuritaire majeur pour le gouvernement du président Alassane Ouattara.
Accusé par HRW de pratiquer "la politique de l'autruche", le gouvernement libérien a récusé toute passivité. Le Liberia, qui a connu des guerres civiles ayant fait quelque 250.000 morts entre 1989 et 2003, a assuré n'avoir "aucun intérêt à menacer ses voisins ou à encourager des attaques contre d'autres pays".