Des experts juridiques y voient une pression supplémentaire sur le gouvernement américain pour qu’il étaie plus en détail ses preuves pour appuyer ses accusations.
Vêtu de son habituel uniforme bleu marine, Bradley Manning, assis entre ses avocats, n'a pas réagi à l'énoncé des décisions de la présidente de la cour.
David Coombs, son conseil civil, l'a réconforté d'une accolade quand l'espoir de voir tomber les deux derniers chefs d'inculpation s'est évanoui.
En quelques minutes, l’ex soldat a de nouveau vu ses espoirs douchés vendredi, la juge militaire chargée de l'affaire ayant refusé d'abandonner dix des 22 charges pesant contre la "taupe" présumé de WikiLeaks, dont le procès a encore été reporté de plusieurs mois.
Au troisième et dernier jour d'une audience préliminaire sur la base militaire de Fort Meade (Maryland, est des Etats-Unis), la juge Denise Lind a ainsi rejeté deux nouveaux recours de la défense.
L'ancien analyste du renseignement en Irak encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Son procès en cour martiale, d'abord fixé au 21 septembre, ne commencera finalement pas avant novembre ou même janvier 2013, le temps de tenir plusieurs audiences préliminaires supplémentaires.
De la même façon, elle a retoqué le deuxième recours de la défense qui portait sur deux chefs d'inculpation "d'usage excessif et en connaissance de cause" de l'autorisation d'accès au système informatique du gouvernement.
Dans cette argutie juridique, la magistrate, qui semblait pourtant encline à donner raison à la défense, a préféré donner une nouvelle chance au gouvernement, qui devra repréciser ses accusations et laisser au jury militaire le soin de décider si le délit est constitué ou non.
"Cela a augmenté la pression pour le gouvernement qui doit faire davantage pour prouver ces accusations", a explicité un expert juridique. Mais la défense a fait savoir qu'elle ne lâcherait pas et qu'elle réintroduirait son recours.