Certains observateurs s’interrogent, sur le mode de fonctionnement de ces assurances : dépêcheront-ils des éléments pour libérer leurs clients assurés ? Paieront-ils les rançons ?
Les milliards d'un marché juteux aux frontières algériennes
Les prises d'otages au Sahel ne laissent pas indifférent. L'intérêt n'est pas forcément toujours motivé par le souci de lutter contre cette forme de terrorisme mais, parfois, d'en tirer profit, financièrement parlant.
L’acte terroriste, représenté par l'enlèvement de personnes dans le but de demander le paiement de rançons en contrepartie de leur libération, semble inspirer des sociétés d'assurances dans certains pays occidentaux.
En effet, aux Etats-Unis, en France et en Angleterre, des assureurs proposent des assurances contre le kidnapping.
C'est ce qui est intitulé «concentration sur le marché de l'anti-kidnapping» et qualifié de «marché mondial de la libération d'otages», par le site «Intelligence», spécialisé dans «le monde du renseignement». C'est ce site qui donne l'information selon laquelle le marché «est désormais entre les mains de trois sociétés, toutes adossées à des assureurs».
Les trois sociétés se trouvent, selon le site, aux Etats-Unis, en France et en Angleterre.
Davantage d'argent va, donc, être mis en jeu dans l'acte d'enlèvement de ressortissants étrangers au Sahel et ne profitera, désormais, pas aux seuls Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) et au Mujao (Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest). Organisations qui, déjà, faut-il le rappeler, encaissent des millions d'euros avec le paiement de rançons en contrepartie de la libération d'otages occidentaux.
Certains observateurs s'interrogent, par ailleurs, sur le mode de fonctionnement de ces assurances contre le kidnapping. Faut-il s'attendre à ce que ces sociétés d'assurances dépêchent des éléments au Sahel en cas de rapts de clients assurés ?
Cette question n'est pas la seule du genre à être mise en avant par les observateurs qui se posent une autre question, celle de savoir si ces sociétés se chargeraient de payer les rançons exigées par les terroristes ?
A ce sujet, l'Algérie victime elle aussi des ravisseurs du sahel avec ses diplomates enlevés il y a maintenant plus d’un mois, milite au niveau international contre le paiement de rançons aux ravisseurs. «Plus il y a paiement de rançons, plus le terrorisme est financé et plus il enlèvera d'autres personnes», est-il expliqué.
A ce sujet, la situation est extrêmement préoccupante puisque l’ultimatum pour les otages algériens du Mujao a expiré il y a de cela quelques jours.
Sept diplomates dont le consul algérien, enlevés le 5 avril de l'année en cours, à Gao, une ville du nord du Mali, par le Mujao, ne seront libérés qu’après le paiement d'une rançon de 15 millions d'euros et la libération de djihadistes détenus en Algérie.
La nuit du 8 au 9 mai 2012, le Mujao avait annoncé avoir fixé un délai de «trente jours» aux autorités algériennes pour la satisfaction de ses revendications, faute de quoi, l'organisation terroriste menace de mettre la vie des sept diplomates en danger.
Source : A partir de Le temps DZ