Les dirigeants libanais se sont réunis à la table du dialogue

Akkar: des enlèvements réciproques et un chaos sécuritaire sans précédent

La situation sécuritaire à Akkar (Nord Liban) a pris une tournure plus dangereuse à travers plusieurs cas d'enlèvements de citoyens de confessions différentes. En riposte à l’enlèvement de Souleimane Mohammad elAhmad (sunnite) de Wadi Khaled par un certain Bilal K. (alaouite) de la plaine d’Akkar dans la nuit de samedi-dimanche, des jeunes de Wadi Khaled ont enlevé le citoyen Hekmat Youssef Khalil (alaouite) et des déplacés syriens de la localité Ein elZeit.

Les habitants de Wadi Khaled ont en effet coupé les routes et installé une grande tente dans la région. Ils ont dressé des barrages mobiles pour vérifier les identités des passants, rappelant ainsi aux habitants d’Akkar la guerre civile.

Face à cette dégradation de la situation, les chefs de municipalité et les maires de Wadi Khaled ont tenu une réunion dans laquelle ils ont démenti que des actes d’enlèvements aient eu lieu dans leur région. Toutefois, ils ont considéré que les personnes détenues chez eux sont « des visiteurs jusqu’à la libération de nos hommes enlevés », réitérant leur soutien à « la révolution syrienne ».

« Il est inacceptable que des habitants d’al Hayssa enlèvent des habitants de Wadi Khaled et les livrent aux autorités syriennes », ont estimé les participants dans leur communiqué final, rejeté par plusieurs autres chefs de municipalités de la région. Ces derniers ont appelé à régler l’affaire pacifiquement pour parer à toute division à Akkar, et exigé des services de sécurité de traiter fermement avec les fauteurs de trouble et les trafiquants d’armes. 

Samedi dernier, l’armée libanaise a perquisitionné plusieurs maisons à Tal Abbas (Akkar), et arrêté trois personnes. Les soldats ont également arrêté le chauffeur du camion qui accompagnait le kidnappé Souleimane elAhmad, accusé d’acheminer des armes aux rebelles syriens.

Le courant du Futur impliqué dans l’enlèvement d’alAhmad

Le parti arabe démocratique a accusé l’un des gardes du corps d’un député du courant du Futur d’implication dans la détention du citoyen  Souleimane elAhmad, soulignant que les raisons de cette détention sont purement financières, sur fond de trafic d’armes en Syrie.

« Le mouvement populaire libanais et la communauté alaouite à Akkar n’ont rien à voir avec les agissements de cet homme qui travaille à la solde d’une responsabilité politique des forces du 14 mars », a affirmé ledit parti dans un communiqué.

Selon la chaine de télévision libanaise alManar, citant des sources au Nord Liban, « des commerçants d’armes sont responsables du déclenchement des actes d’enlèvements à Wadi Khaled », soulignant qu’ «une milice affiliée aux forces du 14 mars et non les habitants de Wadi Khaled est responsable de ces enlèvements afin de porter atteinte à la stabilité dans la région ».

Pour sa part, le chef du courant alMarada Souleimane Frangiyeh a accusé les services de la sécurité intérieure de former des « groupes militaires pour les combats des rues à Tripoli ».

Enregistrement vidéo sur les 11 Libanais enlevés en Syrie

La chaine de télévision satellitaire qatarie alJazeera a diffusé un enregistrement vidéo sur les onze pèlerins libanais enlevés depuis 20 jours par des rebelles armés en Syrie. Dans cette vidéo, les Libanais, qui se sont présentés l’un après l’autre, paraissaient en bonne santé et ont remercié les kidnappeurs pour le bon traitement qu’ils ont subi, espérant pouvoir rentrer à leur pays le plus vite possible.

Les dirigeants libanais de retour à la table du dialogue

Le quatrième round du dialogue national libanais a débuté ce lundi au palais présidentiel de Baabda, en l’absence du chef du Courant du Futur Saad Hariri, qui sera représenté par Fouad Siniora, et du président des Forces Libanaise Samir Geagea qui va boycotter les séances du dialogue.

A la base de l’invitation officielle présentée par le chef de l’Etat libanais aux dirigeants politiques le 28/05/2012, les participants au dialogue débattront principalement de la clause liée à la stratégie de défense nationale, suite aux dernières menaces israéliennes contre le Liban. Le sujet principal du débat portera donc sur le sujet des armes :

1- Les armes de la résistance : Comment en profiter positivement pour défendre le Liban ? (pourquoi utiliser ces armes? par qui ? comment ? et où ?).
2- Les armes palestiniennes hors des camps de réfugiés : comment y mettre fin ? et comment traiter avec les armes à l’intérieur des camps ?
3- Le démantèlement des armes répandues à l’intérieur et à l’extérieur des villes libanaises.