22-11-2024 09:22 PM Jerusalem Timing

The Observer : La Libye post-Kadhafi, des zones-milices..

The Observer : La Libye post-Kadhafi, des zones-milices..

La Libye post-Kadhafi ne ressemble en rien à cet Etat démocratique et uni, tant et tant défendu par Bernard-Henry Lévy et son employeur à l’époque l’ex-président Nicolas Sarkozy dans leur campagne de guerre contre Kadhafi..

La Libye post-Kadhafi ne ressemble en rien à cet Etat souverain, démocratique et uni, tant et tant défendu par Bernard-Henry Lévy et son employeur à l’époque l’ex-président Nicolas Sarkozy dans leur campagne sauvage de destitution du colonel Mohammad Kadhafi..

C’est un Etat qui a été morcelé, divisé en zones territoriales contrôlées par des miliciens, avec à Tripoli, un conseil national provisoire qui s’accapare les revenus pétroliers de la Libye, estimés à des milliards de dollars !!

En effet, selon le quotidien britannique The Observer «  le pays, après le départ du tyran,  a été divisé en zones contrôlées par les milices, les bastions de l'opposition à Benghazi et Misrata ont proclamé leu indépendance sur le terrain, en adoptant une politique totalement autonome par rapport à celle du  nouveau régime à Tripoli ».

Le rapport parle, à titre d’exemple, de la ville de Misrata, « troisième plus grande ville commerciale libyenne,  et qui s'est transformé en une sorte d'état indépendant dans tout sauf le nom, alors que dans dix jours,  des élections nationales sont prévues !  Des élections qui risquent d’être retardées par la fragmentation de tout semblant d'unité nationale dans la Libye post-Kadhafi ».

Or, poursuit le journal, « Des élections  ont été organisé à Misrata en Février dernier : c’était la première ville libyenne qui a organisé ce genre d’élections depuis quatre décennies, son nouveau Conseil est actuellement occupé à organiser la police et l'armée, l'éducation et les services de santé. Et donc, le problème qui se pose c’est que  le prix de ce succès est une rupture avec le gouvernement central » !

Autre exemple, la ville de Zentane, dont la moitié de ses habitants étaient les combattants qui ont participé au mouvement qui a provoqué la chute du régime à Tripoli., sachant que l’autre   moitié des combattants sont les habitants de Misrata.

« L'ambiance qui règne dans  les deux villes aujourd'hui est sceptique surtout à l’égard du Conseil nationale de transition, qui met dans ses poches les recettes pétrolières estimées à un milliard de dollars par mois » écrite The Observer.

Or, c’est ce manque de confiance qui a poussé Zentane a changé sa position en refusant de délivrer à la justice Saif al-Islam Kadhafi, qui vit toujours dans sa villa située aux frontières  de la ville.

Mais là où le gouvernement central risque d’affronter de sérieux défis c’est avec la ville de Benghazi.

« Benghazi est la ville d’où est née la Révolution. Comme Misrata, Benghazi a organisé ses propres élections au début de cette année, son conseil d'administration est occupé à déterminer ses pouvoirs au détriment du gouvernement central. Mais certaines personnes influentes à Benghazi exige plus que cela : car Benghazi est la capitale de la province de Barqa,  et cette dernière représente avec Tripoli et Fezzan la majorité du territoire libyen, et donc un grand nombre de citoyens sont insatisfaits de leur représentation dans le futur parlement avec seulement  60 sièges de la sur un total de deux cents.  Par conséquent,  le Conseil la province de Barqa menace de boycotter les élections, sauf s’il obtient un plus grand nombre de sièges au sein du parlement » poursuit le quotidien.

Enfin, c’est sur une note pessimiste que The Observer conclu son rapport sur l’avenir de la Libye ! Puisqu’il écrit que «  si le Conseil national de transition tente de mal exploité ou d'utiliser les prochaines élections pour étendre son contrôle sur la Libye, le pays sera en difficulté. Au mieux, les villes de l'ancienne opposition agiront selon leur gré et créeront  un cauchemar administratif et économique pour  l'Etat. Au pire, et comme le résume si bien un membre d’une milice l'année dernière qui a combattu sur les lignes de front à Ajdabiya : "Si nous n’aimons pas  le nouveau gouvernement, nous savons comment faire une  révolution."