Face à la démence israélienne qui sans compter, tue, emprisonne, déporte, le drame que subissent les palestiniens sort des frontières… Et les appels à la fin de l’impunité sioniste s’étendent de part le monde.
Originaire de Rafah dans le sud de la bande de Gaza, Mahmoud Sarsak rêvait depuis l'enfance de devenir footballeur professionnel. Encore adolescent, il joue pour la sélection nationale et son talent se fait remarquer par des recruteurs, dont ceux du club de Balata, dans le nord de la Cisjordanie, qui l'engage.
Et fin Juillet 2009, Mahmoud Sarsak, devenu espoir du football palestinien, quittait donc Gaza en quête de gloire dans un club de Cisjordanie. Mais son transfert s’arrêtera au terminal d’Erez, entre la bande de Gaza et Israël, où il est arrêté par les forces israéliennes en tant que "combattant ennemi".Il y a maintenant plus de 80 jours qu’il a lancé une grève de la faim pour la levée de sa détention sans jugement.
De fait, son sort a suscité l'émotion dans le monde entier.
Et mardi, le président de la Fédération internationale de football (Fifa) Joseph Blatter a exhorté la Fédération israélienne (IFA) à intervenir en faveur de joueurs palestiniens "détenus de manière illégale", citant Mahmoud Sarsak.
L'ancienne star du club anglais de Manchester United, Eric Cantona, s'est joint à la campagne en faveur de la libération de Mahmoud Sarsak. Dans une lettre adressée au ministre britannique des Sports, Hugh Robertson, et au président de l'Union européenne des associations de football (UEFA), Michel Platini, l’ex strar du football Français estime qu' « Israël » doit être soumis au même examen scrupuleux qu'avaient subi les pays hôtes de l'Euro 2012, la Pologne et l'Ukraine.
Le monde artistique a aussi son lot d’indigné à l’image de l'intellectuel américain Noam Chomsky et le réalisateur de cinéma britannique Ken Loach qui dans leur lettre appelent à « mettre fin à l'impunité d'Israël et d'insister sur les mêmes critères d'égalité, de justice et de respect de la législation internationale que nous exigeons des autres états".
Le 5 juin, à Paris, une trentaine de militants se sont enchaînés dans les locaux de la Fédération française de football (FFF) pour demander sa libération.
La Ligue des droits de l'Homme (LDH) et Amnesty international, entre autres, ont aussi exhorté le Sonistan à le libérer.
Depuis fin mai, Mahmoud Sarsak absorbe du glucose et des vitamines. Mais sa famille, qui n'a jamais pu lui rendre visite, craint le pire.
Comme le résume son père, Kamal, 70 ans, récemment victime d'une crise cardiaque, qui redoute de ne pas pouvoir jouer encore longtemps les prolongations: "Je veux le voir avant de mourir".