Il s’agirait selon le chef de la Justice militaire, le général Adel Morsy de "combler un vide juridique créé par la fin de l’état d’urgence alors que l’armée est encore déployée dans les rues".
Le ministre égyptien de la Justice, Adel Abdelhamid, a rendu mercredi à la police militaire et aux officiers de renseignements de l'armée le pouvoir d'arrêter des civils, une prérogative dont ils ne disposaient plus depuis l'expiration fin mai de l'état d'urgence.
Cette mesure doit entrer en vigueur ce jeudi et durer jusqu'à l'élaboration d'une nouvelle Constitution, à l'issue d'une procédure qui devrait durer encore des mois après l'élection mardi d'une commission constituante.
Raison invoquée par le chef de la Justice militaire, le général Adel Morsy : Cette mesure "comble un vide juridique créé par la fin de l'état d'urgence alors que l'armée est encore déployée dans les rues".
L'armée, au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, avait annoncé le 31 mai la fin de l'état d'urgence, qui était en vigueur depuis l'assassinat de président Anouar al-Sadate en 1981 et donnait des pouvoirs élargis aux forces de l'ordre en matière d'arrestations et de détention.
La mesure intervient à quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, qui voit s'affronter les 16 et 17 juin le dernier Premier ministre de M. Moubarak, Ahmad Chafiq, et le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi.
Elle intervient aussi à la veille d'une audience de la Cour suprême égyptienne sur la validité d'une loi interdisant aux anciens membres du régime Moubarak, dont M. Chafiq lui-même, de se présenter à une élection.
Cette décision de rendre aux militaires le pouvoir, même temporaire, d'arrêter les civils, à toutes les chances de raviver la fureur des militants et des manifestants qui ont longtemps dénoncé l'état d'urgence et accusent désormais l'armée de trahir la révolution.