Il obtient donc carte blanche pour ses actions prochaines… Seulement au vue de la crise mondiale de la finance, de la dette de la France, de quelles actions pourrait-il bien s’agir ??
Le président socialiste François Hollande a obtenu dimanche une majorité absolue au second tour des élections législatives en France, indispensable pour appliquer son programme mais aussi pour affronter dans de bonnes conditions l'aggravation de la crise de l'euro.
Le Parti socialiste (PS) et ses alliés de gauche ont remporté une majorité absolue de 314 sièges sur 577, selon des résultats définitifs du ministère de l'Intérieur pour la métropole et l'outremer et les résultats quasi-définitifs sur les Français de l'étranger. Le PS pourra donc se dispenser du soutien des Verts (17 sièges) et de la gauche radicale (10).
Le parti conservateur UMP (Union pour un mouvement populaire) et ses alliés ont quand à eux obtenu 229 sièges, lors de ce scrutin au taux d'absention record (autour de 44%).
Un autre record a été battu: celui du nombre de femmes élues. 155 femmes siègeront dans la nouvelle Assemblée nationale, chiffre sans précédent en France mais encore très éloigné de la parité puisque 422 hommes ont été élus.
Près d'un mois et demi après avoir battu Nicolas Sarkozy et ramené la gauche à l'Elysée après 17 ans d'absence, François Hollande aura donc les mains libres pour appliquer son programme, d'une ambitieuse réforme fiscale à la promesse d'un redressement industriel.
Cette majorité absolue le dispense surtout de devoir composer avec le Front de gauche (gauche radicale) aux positions éloignées sur l'Europe et l'économie. C'était l'un des principaux enjeux du scrutin.
Car outre la mise en oeuvre des promesses de campagne, le gouvernement à toutes les chances d’opter pour des mesures impopulaires pour respecter l'engagement de la France de ramener son déficit public au-dessous de 3% du PIB en 2013 alors que la crise de la dette s'aggrave.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a salué le choix de "la cohérence" fait par les Français. Tous les membres du gouvernement qui se présentaient ont été élus.
Cela "nous confère de grandes responsabilités en France et en Europe", a ajouté le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Dès lundi, le président Hollande, qui veut incarner la volonté de stimuler la croissance en Europe, participera à un sommet du G20 au Mexique, qui promet d'être dominé par la crise en zone euro.
Il poursuivra, notamment avec la chancelière allemande Angela Merkel, de délicates discussions sur la rigueur budgétaire et la croissance qui doivent préparer un sommet européen décisif programmé les 28 et 29 juin.
Une défaite a été particulièrement médiatisée: celle à La Rochelle (ouest) de Ségolène Royal, ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007 et ex-compagne de François Hollande, sévèrement battue par un dissident du PS (62/38). Visiblement atteinte, elle a dénoncé une "trahison".
Autre échec marquant, celui du centriste François Bayrou, ex-troisième homme à la présidentielle de 2007, battu à Pau (sud-ouest) et qui va devoir « reconsidérer » la forme de son engagement politique.
Le scrutin est également marqué par le retour de l'extrême droite à l'Assemblée nationale avec trois députés, mais pas de la dirigeante du Front national (FN), Marine Le Pen.