Jawad Onisch, qui a travaillé des années au sein des services secrets turcs, a lié ce constat avec la résolution du problème kurde, " un problème que s’il n’est pas résolu provoquerait la division de la Turquie " !
L’ex vice président des Services de renseignements turcs, Jawad Onisch a estimé que la « Turquie est menacée de fragmentation, voire le parti pour la justice et le développement est menacé de se désintégrer » !!
Onisch, qui a travaillé des années au sein des services secrets turcs, a lié ce constat avec la résolution du problème kurde, « un problème qui s’il n’est pas résolu provoquerait la division de la Turquie « !
Dans une interview accordée au quotidien alWatan , publié Mardi, Onisch a affirmé que « les contacts ont été à plusieurs reprises interrompus dans le dossier kurde, le dernier date du dernier massacre de Olo Derry, qui a coûté la vie à 34 villageois, kurdes, et où le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan n’a même pas présenté des excuses sur ce sujet, anéantissant tout espoir de réconciliation ».
Onisch qui travaille maintenant au Centre des études Ekopolitik, a souligné que « la Turquie doit saisir cette occasion historique pour résoudre le problème turc, mais le temps est court ».
Il explique qu’"Erdogan ne peut résoudre ce problème qu’à travers la démocratie et non pas à travers un extrémisme national et/ou une complicité islamique-nationale » .
"Si le parti pour la justice et le développement ne profite pas de cette occasion, il sera le premier à le regretter, et la Turquie sera la perdante."
Or, Onisch attire note que « la question kurde prend un intérêt tout particulier ces temps –ci en raison de la dualité sunnite - chiite qui domine dans la région et aussi en raison du rôle de la Turquie dans ce dualisme », car « la plupart des forces tenteront d’exploiter la carte du PKK », surtout que « la coordination mutuelle entre la Turquie et les Etats-Unis prend de l'importance à cet égard».
Toutefois, l’ex responsable des services secrets turcs précise que même si les États représentent les principaux acteurs dans le dossier kurde, la solution dépend principalement de la dynamique turque, de l'opposition et du pouvoir..
Et de poursuivre : «Si la question kurde n’est pas résolue au plus vite, il sera impossible de préparer une nouvelle constitution ou d’entamer de nouvelles réformes d’ordre démocratique. Trente ans de violence ont causé à la Turquie d’importants dommages, et politiquement, les Kurdes et les Turcs sont aujourd’hui dans une situation intolérable.
Et, il faut savoir qu’on ne put pas trouver une solution selon la structure idéologique du Parti pour la Justice et du développement ou selon le Parti Républicain du Peuple dans l’opposition, ou encore selon la structure idéologique du parti pour la paix et la démocratie kurde. C’est pourquoi il est primordial de définir un plan qui assure la transition vers un conflit non-armé. Or le parti républicain du peuple en est tout à fait conscient d’où la réunion de son président Kamal Kilitchgar-Oglou avec Erdogan ».
Abordant un optimisme prudent quand à une solution au problème kurde, Onisch estime qu’il est « faux de lier le problème du PKK avec la question kurde, parce que si la solution démocratique réussie , elle s’imposera de facto sur les autres groupuscules islamiques qui soutiennent le PKK cela pourrait l’influencer ».
Selon Onisch «le langage du parti pour la justice et le développement après les élections législatives, il y a un an, est devenu ultranationaliste. Et depuis Erdogan a accordé plus d’intérêt à l'option militaire. Ce qui a donné des résultats opposés à la Turquie. Et Erdogan a pu le constater ».
Et de conclure que la viabilité du parti pour la justice et le développement est lié organiquement avec la résolution de la question kurde , car il sera affronté à une volonté de scission de la part de kurde qui demandera un Etat kurde indépendant.
«Le parti pour la justice et le développement a accédé au pouvoir grâce à sa vision du changement, s’il ne résout pas le problème kurde, sa vision sera dans une impasse. Or, ce sont les mesures démocratiques adoptées par les groupuscules islamiques qui détermineront l'avenir de la Turquie et l'avenir du parti pour la justice et le développement. Le véritable changement se produira au centre des groupes conservateurs islamiques. Le parti pour la justice et le développement est capable de remplir les conditions de la démocratie. Il a la responsabilité de mener à terme le processus de changement démocratique, et s’il manque de le faire, des problèmes vont surgir et le parti risque de s'effondrer » souligne l'ex-chef des services secrets turcs.