L’extradition aux Etats Unis et la sentence de la peine de mort qui en découlerait ont amené celui qui a mis en échec le secret-defense des Etats unis à tenter sa dernière chance.
L’extradition aux Etats Unis et la sentence de la peine de mort qui en découlerait ont amené celui qui a mis en échec le secret-defense des Etats unis à tenter sa dernière chance.
Julian Assange a provoqué un nouveau coup de théâtre en se réfugiant mardi à Londres à l'ambassade d'Equateur, pays à qui il demande l'asile politique après avoir épuisé en 18 mois de bataille juridique tous ses recours au Royaume-Uni pour échapper à une extradition en Suède.
"Je confirme que je suis arrivé aujourd'hui à l'ambassade d'Equateur où j'ai cherché un sanctuaire diplomatique et demandé l'asile politique. Cette demande a été transmise au ministère des Affaires étrangères à Quito", a déclaré le fondateur de WikiLeaks dans un communiqué diffusé en début de soirée.
Aux abonnés absents pendant plus de trois heures, le Foreign Office s'est fendu dans la soirée d'un communiqué précisant "qu'en raison de sa présence à l'ambassade équatorienne, Assange se trouvait en territoire diplomatique, hors de portée de la police".
Depuis son arrestation en décembre 2010, l'Australien de 40 ans, fondateur de WikiLeaks, est soumis à un régime de liberté conditionnelle qui l'oblige à porter un bracelet électronique, à respecter un couvre-feu et à se présenter régulièrement à un commissariat.
La police suédoise souhaite l'entendre dans le cadre d'une affaire de viol
et d'agressions sexuelles envers deux Suédoises. Pour sa part, Assange assure
avoir eu des relations sexuelles consenties, et se déclare victime d'un complot.
Les Etats-Unis chercheraient, selon lui, à le réduire au silence, après la divulgation par son site WikiLeaks de centaines de milliers de dépêches militaires sur les guerres d'Irak et d'Afghanistan, puis de câbles diplomatiques par la suite.
Il s'est aussi régulièrement plaint d'avoir été délaissé par son propre pays, prévenant que s'il finissait par être extradé aux Etats-Unis, il pourrait y encourir la peine de mort pour espionnage.
En avril dernier toutefois, le président du pays Rafael Correa avait été interviewé sur internet par Assange. Il avait alors estimé que ce dernier avait été "persécuté, calomnié et lynché médiatiquement", tout en le décrivant comme l'homme qui avait "mis en échec" les Etats-Unis.
Les possibilités pour Assange d'échapper à une extradition semblent s'être évanouies quand la Cour suprême britannique a rejeté le 14 juin son ultime demande de réexamen. La plus haute instance judiciaire du pays avait alors indiqué que la procédure d'extradition deviendrait applicable à compter du 28 juin.
Assange est apparu de plus en plus isolé au fil des mois, tandis que son site WikiLeaks était étranglé financièrement et quasi réduit au silence.
Arrêté en décembre 2010 à Londres, il a constamment exprimé la crainte que la Suède ne l'expédie aux Etats-Unis. Son ultime espoir d'échapper à l'extradition résidait dans un hypothétique recours devant la cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg.