Alors qu’une certaine aridité des cœurs assèche inexorablement le Vieux Continent, l’oasis de la tolérance serait-elle plus luxuriante en Amérique du Sud, et notamment à sa pointe sud, en Argentine ?
Loin de la fixette européenne, et notamment hexagonale, qui se crispe sur son islamo-compatibilité, l'Argentine de Cristina Fernandez fait figure de précurseur à bien des égards, non seulement parce qu'elle a porté au pouvoir une femme présidente - un plafond de verre infranchissable en France - mais également parce qu'elle s'est totalement affranchie de toutes nos peurs sclérosantes.
Et parmi les visions d'effroi qui hantent la France, le port du voile tient le pompon ! Point de cela au pays où la défense des droits des femmes est une priorité absolue pour sa présidente, et où une loi récemment promulguée protège dorénavant le port du hidjab pour toutes les argentines de confession musulmane.
Si la France de toutes les permissivités, sauf voilées, a surtout désinhibé le ressentiment islamophobe, l'Argentine, quant à elle, nous donne une bien belle leçon de liberté éclairée, en préservant un droit individuel fondamental : celui pour les citoyennes argentines musulmanes qui le souhaitent de revêtir le hidjab, et comme le stipule le texte de loi « sans crainte pour leur personne ». Une liberté qui s'étend même jusqu'à la possibilité de poser voilée sur les photos d'identité.
C'est une oasis du vivre ensemble très rafraîchissante que le modèle argentin, à l'image de sa dirigeante Cristina Fernandez qui met un point d'honneur à faire de la différence une richesse, en l'occurrence religieuse, laissant la tentation obscurantiste digne du Moyen-Age à d'autres...