Plusieurs mouvements politiques égyptiens ont rejoint les Frères sur la place Tahrir dans le but de défendre la révolution.
L'ancien Premier ministre égyptien à l’époque de Hosni Moubarak, Ahmed Chafiq a revendiqué à son tour jeudi être le futur président de l'Egypte, affirmant toutefois qu'il attendrait le verdict de la commission électorale.
"Je suis confiant sur la base des données et indications dont nous disposons, que je serai le futur président", a déclaré le candidat de l’armée dans une conférence de presse.
"Je vais respecter la décision de la Haute commission électorale et attendre son verdict", a dit ce candidat, appelant la population au "calme afin de dépasser cette étape délicate de l'histoire du pays".
Chafiq a aussi accusé, sans les nommer, les Frères musulmans, de vouloir "faire pression sur la commission électorale en multipliant les manifestations sur les places publiques et en suscitant la panique parmi les gens".
Son rival, le Frère musulman Mohamed Morsi, avait revendiqué la victoire quelques heures après la fermeture des bureaux de vote pour le second tour dimanche soir.
Cette annonce avait été immédiatement contestée par l'équipe de campagne de M. Chafiq, qui avait à son tour revendiqué la victoire avec 51,5% des voix.
"Nous sommes certains que le prochain président de l'Egypte est le général Ahmed Chafiq", avait déclaré mardi Ahmed Sarhane, l'un de ses porte-parole.
Les résultats devaient être officiellement proclamés jeudi, mais cette annonce a été reportée par la commission électorale, ce qui a semé les doutes entre les Egyptiens.
Nouvelles manifestations en Egypte contre le "coup d'Etat militaire"
Plusieurs mouvements politiques égyptiens ont appelé vendredi à de nouvelles manifestations contre les militaires au pouvoir en Egypte.
Des centaines de personnes ont passé la nuit sur la place Tahrir dans le centre du Caire en prévision des manifestations de vendredi, ont indiqué dans des communiqués les Frères musulmans ainsi que des mouvements laïcs.
La confrérie, qui revendique la victoire de son candidat, Mohamed Morsi, contre l'ex-Premier ministre de Moubarak, Ahmed Chafiq, a mené des négociations avec les différentes forces politiques du pays.
Sa branche politique, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) a annoncé dans un communiqué qu'il allait dévoiler "un projet politique national pour défendre la révolution".
Selon le PLJ, M. Morsi a discuté au téléphone avec Mohamed ElBaradei, prix Nobel de la paix et politicien réformiste, ainsi qu'avec Abdel Moneim Aboul Foutouh, candidat déçu à la présidentielle, avant les manifestations.
Le mouvement du 6 avril, qui a contribué à lancer les soulèvements de l'année passée ayant abouti à la chute de Hosni Moubarak, a affirmé qu'il se joindrait aux manifestations pour "continuer à se battre afin de réaliser les objectifs de la révolution" et exprimer "son rejet de la déclaration constitutionnelle".
Les Frères musulmans avaient déjà protesté jeudi contre ce texte émis par le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir, qui lui permet notamment d'assumer le pouvoir législatif après la dissolution la semaine dernière, sur décision de justice, de l'Assemblée dominée par les islamiques.
Cette mesure réduira drastiquement la marge de manœuvre du prochain président, quel qu'il soit, l'obligeant à obtenir l'aval des militaires pour faire passer des lois.