23-11-2024 04:36 PM Jerusalem Timing

Bahreïn: Décret de l’état d’urgence, l’Iran rejette l’entrée des troupes

Bahreïn: Décret de l’état d’urgence, l’Iran rejette l’entrée des troupes

Le roi Bahreïni a décrété l’état d’urgence dans le pays pour combattre les manifestations populaires, alors que pour l’Iran, il est injuste que des forces d’autres pays interviennent dans l’affaire de Bahrein.

Le roi de Bahreïn Hamad Ben Issa Al-Khalifa a proclamé l'état d'urgence ce mardi pour trois mois. "En raison des circonstances que traverse Bahreïn (...) le roi proclame l'état d'urgence pour une période de trois mois", a annoncé un communiqué retransmis par la télévision officielle.

Selon ce communiqué, le roi a chargé le commandant des forces armées de rétablir l'ordre en faisant appel à l'armée, aux forces de police, aux unités de la Garde nationale et "toute autre force, si cela s'avère nécessaire".



Cette dernière mention semble faire référence aux unités envoyées à Bahreïn par ses partenaires de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis.

A la suite de l'envoi d'un millier de soldats saoudiens à Bahreïn, les Emirats arabes unis ont envoyé environ 500 policiers, selon le ministre des Affaires étrangères des Emirats, cheikh Abdallah ben Zayed.

Alors que les autorités bahreïnies n'ont pas confirmé officiellement l'entrée des troupes, la télévision d'Etat a diffusé des images montrant "l'avant-garde" d'un contingent de la force commune des pays du Golfe en train d'arriver à Bahreïn en provenance d'Arabie saoudite.
Pour Ryad, cette mesure vient « en réponse à une demande de soutien de Bahreïn".

L'Iran appelle à éviter le recours à la violence:

Réagissant à cette mesure, l'Iran a estimé que l'entrée de forces des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Bahrein n'est "pas acceptable" et ne fera que "rendre la situation plus compliquée".


Selon le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, "nous ne pensons pas qu'il soit juste que des forces d'autres pays, particulièrement celles des pays du Golfe persique, soient présentes ou interviennent dans l'affaire de Bahrein. Le peuple de Bahrein a des demandes légitimes qui sont exprimées pacifiquement. Il faut éviter de répondre par la violence à ces demandes légitimes".

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé "toutes les parties concernées à faire preuve du maximum de retenue et à faire tout leur possible pour éviter l'usage de la force".

Washington n'exige pas le retrait des troupes:

Pareillement à leurs positions prises face à la vague de contestations dans le monde arabe, les Etats-Unis se sont contentés d’appeler à la retenue, sans pour autant exiger le retrait des forces saoudiennes et émiraties.

La présidence américaine a ainsi appelé les pays du Golfe à "faire preuve de retenue, à respecter les droits des Bahreïnis, et à agir de manière à soutenir le dialogue au lieu de le saper", selon le porte-parole Tommy Vietor.

 A Paris, Hillary Clinton a fait part de sa "profonde préoccupation à propos de la situation dangereuse" à Bahreïn, lors de sa rencontre avec son homologue des Emirats arabes unis, selon un responsable américain parlant sous couvert de l'anonymat.

"Ni le secrétaire à la Défense, Robert Gates, ni le chef d'état-major interarmées, l'amiral Mike Mullen, n'ont eu d'indications sur le fait que les Saoudiens ou d'autres forces du CCG allaient se déployer à Bahreïn", a précisé à Washington le colonel David Lapan, porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

A Paris, cependant, un responsable de l'administration américaine ayant requis l'anonymat a indiqué que Washington avait été averti "mais pas avec un laps de temps important", dans des déclarations aux journalistes au terme de la réunion entre Hillary Clinton et cheikh Abdallah ben Zayed.

 "Nous avons été informés juste avant, pas consultés", a indiqué un autre responsable.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé "toutes les parties concernées à faire preuve du maximum de retenue et à faire tout leur possible pour éviter l'usage de la force".

L'amiral Mullen s'était rendu à Manama fin février et Robert Gates s'y trouvait samedi.
Juste après la visite de ce dernier, les autorités du pays ont attaqué violemment les manifestants, faisant plus de 900 blessés.

L'opposition dénonce une occupation étrangère:

Lundi, l’opposition bahreïnie a dénoncé dans un communiqué une occupation étrangère et une déclaration de guerre.

"Nous considérons l'entrée de tout soldat, de tout véhicule militaire dans les espaces terrestre, aérien ou maritime du royaume de Bahreïn comme une occupation flagrante, un complot contre le peuple de Bahreïn désarmé, et une violation des conventions internationales", a ajouté l'opposition.