Des détonations et des tirs de batteries antiaériennes résonnaient aux abords d’Ajdabiya, alors que Kadhafi a menacé de s’allier avec les extrémistes pour combattre l’Occident
Les forces gouvernementales libyennes ont mené ce mardi un raid aérien à la lisière de la ville d'Ajdabiya, ville de l'Est du pays contrôlée par les manifestants anti-Kadhafi. Une personne est tombée en martyr et une autre a été blessée dans les rangs des citoyens, selon des témoins et des médecins.
Des détonations et des tirs de batteries antiaériennes résonnaient aux abords de cette ville, alors que des combats sporadiques se poursuivaient à Brega, site pétrolier à 80 km à l'ouest.
A l'hôpital principal d'Ajdabiya, les médecins ont reçu deux morts et un blessé ayant perdu une main.
Par ailleurs, des tracts ont été largués la veille par avion au-dessus de la ville, selon lesquels les forces gouvernementales viennent « libérer les citoyens des terroristes et des agents vendus qui serrent la main de l'ennemi sioniste".
A Zouara (Ouest), des forces fidèles à Mouammar Kadhafi étaient stationnées lundi soir dans le centre de la ville, après des affrontements avec des manifestants ayant fait au moins un mort.
Kadhafi menace de s'allier avec Al Qaïda pour combattre l'Occident:
Le dirigeant libyen Mouamar Kadhafi a assuré qu’au cas où les forces étrangères attaquent la Libye, il formera « une alliance avec les islamistes radicaux, tel qu’Al Qaïda, et il annoncera le jihad ».
Dans un entretien au journal italien « Le journal », il a dit sentir que « d’anciens alliés européens l’ont déçu, à l’instar du Premier ministre italien Silvio Berlusconi qui s’est retourné contre lui », considérant que « les relations commerciales avec l’Europe risquent de subir des dégâts permanents ».
Kadhafi a écarté la possibilité que les grandes puissances imposent un blocus aérien dans le ciel libyen ou qu’elles mènent des frappes aériennes, tout en promettant de « combattre et de triompher ».
Selon lui, « une telle situation ne fera qu’unir le peuple libyen, qui va revoir ses relations économiques, financières et sécuritaires avec l’Occident ».
Erdogan propose à Kadhafi de nommer un président
Sur le plan politique, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a proposé à Kadhafi de nommer un président jouissant d'un soutien populaire afin de mettre fin à la crise dans son pays.
Dans un entretien lundi à la chaîne Al Arabia, rapporte mardi la presse turque, Erdogan indique s'attendre à voir le colonel Kadhafi "prendre des mesures positives dans ce sens", précise l'agence Anatolie, qui rend compte de cet entretien.
Lundi, Erdogan et le président turc, Abdullah Gül, avaient réaffirmé l'opposition de leur pays à une intervention de l'Otan en Libye, estimant qu'une telle opération aurait des conséquences "dangereuses".
Entretien à Paris entre Clinton et un responsable de l'opposition libyenne
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a évoqué lundi l'éventualité d'une aide politique et économique à l'opposition libyenne lors d'une rencontre à Paris avec un membre du Conseil national de transition (CNT) libyen, ont indiqué des responsables américains.
Dans son entretien avec le responsable chargé des affaires internationales au CNT, Mahmoud Jibril, elle a toutefois refusé de promettre une aide militaire à l'opposition libyenne.
Obama renouvelle sa mise en garde à Kadhafi
De son côté, le président américain Barack Obama a renouvelé sa mise en garde au colonel Mouammar Kadhafi, l'exhortant à quitter le pouvoir.
Selon lui, la communauté internationale doit "parler fermement contre toute violence dirigée contre les civils" en Libye, tout en promettant d'offrir une aide humanitaire aux déplacés ou aux réfugiés.