Il fallait bien trouver une raison pour son refus de révéler le nombre d’Américains qu’elle espionne.
La plus puissante Agence de renseignement US refuse de révéler le nombre d'Américains qu'elle espionne en permanence. La raison ? Cela constituerait... une violation de vie privée.
En 2008, le Foreign Intelligence Surveillance Act a été largement amendé. Depuis cette date, la NSA n'a même plus à avancer de justification pour intercepter les appels téléphoniques, les sms ou les emails de citoyens américains dès lors que l'une des informations échangées peut "raisonnablement" être suspectée d'être destinée à l'étranger. Ces dispositions seront rediscutées au Sénat d'ici peu.
Le mois dernier, deux sénateurs US, Wyden Ron et Mark Udall, ont donc posé une question bien naïve à la NSA : en vertu des pouvoirs étendus qui lui a été conférés, combien de personnes ont été espionnées aux États-Unis ? Une interrogation qui a reçu une réponse hilarante (bien que pas franchement drôle) de Charles McCullough, le big Boss du renseignement national.
Et d'une, "les responsables de la NSA s'accordent à dire que la divulgation de cette information violerait la vie privée des citoyens américains". Et de deux, "l'obtention d'une telle estimation va au-delà des capacités de [son] bureau, et, pour y remédier, cela nécessiterait de mobiliser de telles ressources que cela freinerait probablement la mission de la NSA".
En clair, la NSA se moque du peuple (et de ses représentants). Et personne ne moufte (seul wired.com a relayé l'information). Un nouvel Echelon a été franchi...
La citation du jour : "L'espionnage serait peut-être tolérable s'il pouvait être exercé par d'honnêtes gens" [Montesquieu]
Source: les mots ont un sens