Un coup d’Etat a-t-il eu lieu au Paraguay ? Une semaine après l’éviction du président du Paraguay Fernando Lugo, il règne une ambiance plus que tendue dans le pays et ses voisins procèdent à son isolation.
Accusé par le Parlement d'avoir "mal rempli ses fonctions", M. Lugo (gauche), à qui il restait un peu plus d'un an de mandat, a été destitué vendredi au terme d'un procès politique expédié en quelques heures devant le Congrès. Il a été remplacé par son vice-président, le libéral Frederico Franco. Cette transition menée au pas de charge a été condamnée par de nombreux pays d'Amérique latine, certains chefs d'Etat employant même le terme de "coup d'Etat".
Le vice-président Franco a donc été investi vendredi, devenant ainsi le nouveau président du Paraguay et déjà nombres de pays sud-américains, comme le Venezuela, l'Equateur, la Bolivie, Cuba, la République dominicaine, l'Argentine, le Brésil et le Pérou, ont refusé de le reconnaître.
D’ailleurs, le président vénézuélien Hugo Chavez n’a pas attendu et a rappelé dimanche son ambassadeur au Paraguay, et a décidé de ne plus approvisionner ce pays en pétrole, en guise de protestation contre cette éviction. S'exprimant devant les caméras de la télévision d'Etat, il a déclarait qu'il ne reconnaîtrait pas le gouvernement du nouveau président Federico Franco, qui vient d'être investi. Considérant cette destitution de Lugo comme un "coup d'Etat", son homologue vénézuélien a dénoncé un nouveau gouvernement « de "l'oligarchie qui menace le Venezuela et d'autres pays de la région". De son côté, le ministère argentin des Affaires étrangères a déclaré le même jour que le bloc commercial sud-américain, le Mercosur, avait suspendu la participation du Paraguay au sommet prévu la semaine prochaine.
Quand aux Etats unis, ils se sont contentés de faire part de « leur inquiétude » quand à la rapidité de la destitution affirmant néanmoins, par la voix de la porte-parole du département d'Etat Victoria Nuland avoir « pris note de l'engagement pris par la nouvelle équipe au pouvoir d'organiser les élections à venir ». De son côté, l'Organisation des Etats américains (OEA), basée à Washington, a annoncé lundi avoir convoqué mardi une réunion extraordinaire pour étudier la situation au Paraguay.
Source : AFP et Irib Link