Deux choses continuent de faire parler d’elles au Liban après la septième cérémonie de la révolution du cèdre : le chiffre de la participation et le geste déshabillement du chef du courant du Futur Saad Hariri.
Deux choses continuent de faire parler d’elles au Liban après la septième cérémonie de la révolution du cèdre : le chiffre de la participation et le geste déshabillement du chef du courant du Futur Saad Hariri.
La bataille des chiffres
Concernant le premier, indispensable pour évaluer le taux de sympathie et vérifier les allégations des subsistants du camp du 14 mars qui prétendent parler au nom de la totalité du peuple libanais, ou pour les plus objectifs de sa moitié, force est de constater que les médias du Futur ont sans tarder avancé le chiffre des 800 milles participants.
Alors que ses chroniqueurs propulsaient des analyses dans lesquelles ils affichent leur stupéfaction face au déferlement de cette journée.
Pourtant, les agences internationales parlaient en ce jour de quelques dizaines de milliers, et les sources militaires d’AlJazira avançaient le chiffre de 60-70 milles.
De nombreux médias libanais se sont penchés sur l’affaire en consultant les sociétés expertes en matière topographique pour avoir des résultats incontestables.
Les différentes études concluent que la surface investie dans la place des martyrs, 32 milles mètres carrés, ne permet en aucun cas un tel attroupement. Entre 40 et 50 milles est le chiffre plausible.
De plus, il semblerait que les organisateurs de la cérémonie de Dimanche avaient toute une stratégie pour tromper les gens sur les chiffres des participants. En demandant entre autre à la société qui leur a loué les chaises de prétendre le chiffre de 60 milles au lieu des 18 milles effectifs, selon le site du Courant patriotique libre Ennashra.
Quand Hariri se déshabille…
Deuxième source de débat, moins scientifique certes: le geste quelque peu crâneur de l’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri, qui une fois arrivé au podium a ôté sa veste, sa cravate, et a relevé ses manches tout en s’adressant aux jeunes libanais.
Des sources médiatiques dont la chaîne de télévision AlManar ont assuré qu’il avait été préparé à l’avance. Sans aucun doute par les organisateurs de la campagne médiatique de Hariri. Avant qu’il ne monte au podium, des messages SMS ont été transmis parlant d’une surprise durant son allocution.
Quant à la télévision libanaise AlJadid, elle est allée plus loin, assurant avec des images à l’appui que ce comportement est calqué sur celui du président américain Barak Obama, durant sa campagne électorale.
Le but d’une tel geste étant de vouloir donner l’impression d’être jeune, quoique Hariri l’est vraiment et n’a pas besoin de ce trop.
Et de vouloir se libérer des protocoles vestimentaires, pour charmer les jeunes qui constituaient une grande majorité des participants. Sachant que les Libanais, mêmes les plus jeunes, ont une conception vestimentaire très différente de celle des Américains.
Les mots de Hariri confirment cette analyse : « Je veux m’adresser aux jeunes… nous les libanais, voulons nous libérer », a-t-il précisément lancé au moment même de cette scène.
L’effet inverse
Quoique le public présent sur place lui a applaudi, mais le geste a été tourné en dérision par ses détracteurs, et semble avoir embarrassé une partie de ses partisans, conscients de sa ridiculité. Interrogés également au micro de chaînes de télévision, d’aucuns ont dit franchement le soutenir, mais ne pas comprendre à quoi cela rimait.
Le quotidien libanais AsSafir est également de cet avis, estimant que cette scène a eu un effet inverse de ce qui lui était escompté. « Alors qu’il (Hariri) voulait à travers lui donner un élan à son festival, de par ce geste hollywoodien il a détourné l’attention du contenu essentiel du discours et est devenu une matière de sarcasme dans les milieux populaires, politiques et médiatiques », explique-t-il.
Hezbollah : le comportement de Hariri est « gaminerie »
Quant au Hezbollah particulièrement visé par sa campagne médiatique contre son armement, il s’est contenté de taxer le comportement de Hariri de « gaminerie », et son discours d’être « en deçà de sa stature d’homme d’état » : « ce que Hariri a exprimé n’est pas compatible avec la dignité de son public et dilapide tout ce qu’a construit son père l’ancien Premier ministre le martyr Rafic Hariri », a signalé une source parlementaire du Hezbollah au journal londonien arabophone Ashark El-Awsat.
Et d’ajouter que « les slogans brandis durant la manifestation ne servent que les objectifs israéliens et sèment les graines de la sédition au sein du peuple ».
Les caricatures des journaux n’ont pas manqué de s’emparer de ce « show haririen ».
Celle d’AsSafir l’illustre et le commente en empruntant le style de son discours qui a tourné autour du terme « impossible »
« Impossible que tu deviennes charismatique » est-il écrit au bas de l’illustration.