28-11-2024 09:55 AM Jerusalem Timing

Sit-in ouvert contre l’armement du Hezbollah : Tollé à Saida

Sit-in ouvert contre l’armement du Hezbollah : Tollé à Saida

Un "dignitaire religieux" controversé réclame le désarmement du Hezbollah pour mettre fin au blocage de la rue de Saida.

 

Sit-in organisé par Ahmad Al-Assir

Réunion au conseil municipal de Saida contre Al-Assir

Le sit-in très limite organisé dans la ville sudiste de Saida contre l’armement de la résistance islamique au Liban a soulevé une levée de boucliers de la part de la classe politique libanaise.

Réunis le temps d’une conférence de presse au siège du Conseil municipale, plusieurs personnalités politiques, religieuses et économiques se sont mobilisées ce vendredi pour mettre fin à ce sit-in organisé par un religieux controversé, cheikh Ahmad Al-Assir, et rejetant à l’unanimité ce qu’elles considèrent être « le projet de sédition » qu’il mène.

Le mufti de SaidaJeudi, cheikh Al-Assir  avait dépêché des dizaines de ses sympathisants (selon les medias) à l'entrée nord de la ville, laquelle rejoint Beyrouth au Sud-Liban, pour observer un sit-in ouvert réclamant le « désarmement du Hezbollah ».

 

Cheikh Salim Soussan

Selon un des intervenants, le mufti de Saida cheikh Salim Soussan, l’histoire de Saida a toujours été marquée par « son opposition à l’occupation israélienne et a été une terre d’accueil pour tous les résistants ».

« Nous refusons toute division confessionnelle à Saida. Pas de place à la trahison dans la ville, bien qu’il y ait des différences dans les points de vue. Nous ne permettrons pas que la ville de Saida devienne une terre propice à la division », a insisté cheikh Soussan.

Et de conclure : « Que tout le monde sache que notre ennemi est Israël ».

Cheikh Maher Hammoud

Cheikh Maher Hammoud

 

 

Pour sa part, l’imam de la mosquée d’AlQods, cheikh Maher Hammoud a évoqué « un projet de sédition fomenté, dépassant un groupe, une ville et même tout le Liban ».

Il a réaffirmé que « les pratiques d’Al-Assir sont condamnables au niveau religieux, national et par les habitants de Saida ».

 

 

Fouad Siniora

Quant a l’ancien Premier ministre et chef du bloc parlementaire du courant du Futur Fouad Siniora, il a appelé à l’ouverture de toutes les rues. « Le blocage des rues menace la liberté d’expression et porte atteinte à tous les citoyens », a-t-il souligné.

 

« Israel » avec tout son arsenal n’a pas pu désarmer le Hezbollah

Jeudi, les dignitaires religieux sunnites de la ville ont également tenu une conférence de presse au cours de laquelle ils ont évoqué des liens douteux du dénommé Al-Assir avec les services de renseignements étrangers.

Pour cheikh Soheib Habli, « Israël avec tout son arsenal n’a pas pu désarmer le Hezbollah, qui est Al-Assir pour réclamer de telles choses. Ceci relève d’une stupidité. C’est une nouvelle preuve sur les liens d’Al-Assir avec les services de renseignements qataris, du golfe et américano-israéliens », estime-t-il.

Les dignitaires religieux de Saida se sont dits prêts à investir les rues pour affirmer que leur ville adopte un point de vue totalement différent à celui revendiqué par Al-Assir.

De leur côté, les habitants de Saida, interviewés par notre chaine Al-Manar, se sont plaints de l’état de récession économique due aux pratiques étranges à leur ville.

Des matelas empilés au milieu de la route

Les femmes et enfants accompagnant les sympatisants d'Al-AssirAccompagnés par des femmes et des enfants, les partisans d’Al-Assir ont bloqué la rue et empêché les voitures de passer. Jeudi, ils ont ramené des tentes, des chaises et des matelas qu'ils ont empilés au milieu de la route.

Le gouverneur du Liban-Sud, Nicolas Abou Daher, et le commandant des Forces de Sécurité Internes de la ville, le brigadier Tarek Abdallah, ainsi que le mufti de Saïda, cheikh Salim Soussan n’ont pas réussi jeudi à convaincre Al-Assir de renoncer à ce sit-in ou a le déplacer vers un autre lieu qui ne perturbe pas la circulation.

Selon Assir, ses sympathisants ne quitteront pas les lieux "tant que le Hezbollah n'est pas désarmé et que ses armes ne sont pas remises à l'Etat".