M. Morsi a également promis que l’Egypte sera libre dans ses relations extérieures, et ne suivra pas le désir d’une grande puissance.
Mohamed Morsi, premier président islamiste de l'Egypte et premier président non issu de l'armée, a prêté serment samedi devant la Haute Cour constitutionnelle.
"Je jure par Dieu tout-puissant de préserver le système républicain, de respecter la Constitution et la loi, de protéger entièrement les intérêts du peuple, et de préserver l'indépendance de la nation et la sûreté de son territoire", a déclaré M. Morsi devant la Haute Cour constitutionnelle.
"Aujourd'hui, le peuple égyptien a posé les bases d'une vie nouvelle, d'une liberté totale, d'une vraie démocratie", a-t-il ajouté dans un bref discours.
Les Frères musulmans, le mouvement auquel appartient le successeur d'Hosni Moubarak, souhaitaient que Mohamed Morsi soit investi dans ses fonctions devant le parlement, conformément à l'usage.
Mais la même Haute cour constitutionnelle, soutenue par l'armée, a dissous la chambre basse, qui était dominée par les islamistes, le 14 juin, deux jours avant le second tour de la présidentielle.
Un peu plus tard, à l'Université du Caire où il a célébré son investiture, M. Morsi s'est de nouveau engagé à être le président de tous les Egyptiens, musulmans comme chrétiens, et à garantir "liberté, justice et dignité humaine" à la population.
"Nous travaillerons ensemble à encourager l'investissement et à ramener le tourisme", a-t-il aussi promis.
Le nouveau président, dont les prérogatives ont été limitées par une "Déclaration constitutionnelle complémentaire" adoptée il y a deux semaines par l'armée, a salué le CSFA pour "avoir tenu sa promesse (..) de ne pas être une alternative à la volonté populaire".
Mais dorénavant, "les institutions élues vont reprendre leur rôle et la grande armée égyptienne reviendra à sa mission de protection de la sécurité et des frontières du pays", a-t-il ajouté devant des centaines de personnes, dont le maréchal Hussein Tantaoui, chef du CSFA et ministre de la Défense de M. Moubarak pendant 20 ans.
M. Morsi a aussi déclaré que l'Egypte soutenait les "droits légitimes" des Palestiniens et voulait l'arrêt de "l'effusion de sang" en Syrie.
Mohamed Morsi avait anticipé son investiture vendredi en prêtant serment de façon symbolique devant des milliers de ses partisans massés sur la place Tahrir au Caire, haut lieu de la contestation depuis 2011, dans un geste fort face aux militaires qui cherchent à limiter ses pouvoirs.
Il a déclaré que le peuple est la source de pouvoir et de légitimité dans un discours prononcé sur la place Tahrir, en plein centre du Caire.
Il a dit que aucune personne ni institutions sont au-dessus de la volonté du peuple.
Au milieu des acclamations de centaines de milliers de partisans sur la place Tahrir, M. Morsi a crié « révolutionnaires, libres, nous allons continuer notre parcours ». Il a également promis de travailler pour faire de l'Egypte un pionnier dans les domaines des arts, des médias, l'éducation, la recherche, la science, l'agriculture et l'industrie.
Dans son discours, M. Morsi a pris le serment symbolique devant les foules, affirmant qu'il va protéger les intérêts de l'Etat et respecter la constitution et les lois.
M. Morsi a également promis que l'Egypte sera libre dans ses relations extérieures, et ne suivra pas le désir d'une grande puissance.
A midi , M. Morsi a effectué la prière à la mosquée Al-Azhar au Caire.