Les dignitaires religieux bahreïnis appellent le monde à intervenir afin d’éviter un massacre dans le royaume. Les Bahreinis s’apprêtent à manifester, ce mercredi, en portant des linceuls sur la place de la Perle.
Après le feu vert américain accordé aux troupes du Golfe d’intervenir à Bahrein, les forces saoudo-bahreïnies ont violemment pris d’assaut, mercredi matin, la place de la Perle, à Manama.
Cinq manifestants au moins ont été tués et un grand nombre blessés lors de cet assaut, selon notre chaine.
« La situation est catastrophique », a affirmé Khalil Marzouk, député du puissant mouvement al-Wefaq. Il a poursuivi que les forces de sécurité ont tiré "à balles réelles" sur les manifestants, ajoutant qu'elles voulaient "délibérément tuer" les protestataires.
Les forces saoudo-bahreinis ont également attaqué l’hôpital international de Manama, avec du gaz et des balles en caoutchouc.
Elles ont coupé l’électricité et l’internet dans plusieurs régions du pays. Cependant, la bourse, les écoles, et les universités étaient fermés jusqu’à nouvel ordre.
Entre-temps, dans l’île de Sitra, à l’ouest de la capitale, la situation était épouvantable. Les avions de type Apache bombardaient tout ce qui bougeait. Pis encore, tous les accès y étaient bloqués.
Face à cette détérioration de la situation, les mosquées lançaient des appels au Jihad : « Haya Ala AlJihad ».
Signe de défi, les hommes de religions bahreinis ont appelé à une manifestation de linceuls sur la place de la Perle, pour protester contre l’invasion de leur pays.
Mardi, des dignitaires religieux bahreïnis ont appelé la communauté internationale et le monde musulman à intervenir afin d'éviter un massacre dans le royaume.
"Nous pressons notre Hawzah (école religieuse) (...), la Ligue islamique mondiale et le Conseil de sécurité des Nations unies (...) d'intervenir immédiatement pour sauver ceux qui sont visés par cette catastrophe", ont-ils déclaré dans un communiqué.
Les dignitaires ont averti qu'un "horrible massacre était attendu sur la place de la Perle (à Manama) contre le peuple, simplement parce qu'il réclame ses droits".
L'opposition bahreïnie et la centrale syndicale dans le pays ont également réclamé la protection du peuple et appelé la population à "la résistance pacifique" après l'entrée de troupes du Golfe pour soutenir la monarchie de la famille Khalifa.
Dans un communiqué, sept formations de l'opposition, dont le puissant mouvement al-Wefaq, et la Confédération générale des syndicats des travailleurs de Bahreïn ont également demandé à la communauté internationale "une intervention urgente pour protéger le peuple bahreïni de la répression des services de sécurité et militaires locaux et étrangers".
"Nous dénonçons la proclamation de l'Etat d'urgence et le recours à l'option militaire pour régler la crise", a affirmé le communiqué publié mardi soir.
"L'escalade sécuritaire a torpillé le dialogue et laissé le pays à la merci des forces de sécurité et des armées nationales et étrangères", a-t-il ajouté, accusant les forces de sécurité de mener "des attaques sauvages contre les civils".
La situation est extrêmement tendue à Bahreïn où le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a proclamé l'état d'urgence mardi pour trois mois, au lendemain de l'arrivée de troupes du Golfe (Arabie saoudite, Emirats, Qatar) pour l'aider à massacrer la population, comme l’affirment les Bahreinis.
Il est à noter que le Koweït a jusqu’à présent refuser d’envoyer des troupes à Bahreïn. Des Koweitiens avaient menacé d’organiser de manifestations de par le pays, si le gouvernement décide d’intervenir militairement contre le peuple bahreini.
Source: AlManar+AlAlam+AFP