Une équipe de chercheurs américains a démontré que ces appareils peuvent être détournés dans certaines conditions, avec peu de moyens.
Aucun système informatique n'est infaillible. Cet adage, connu de tout informaticien qui se respecte, est vrai non seulement pour l'électronique grand public mais aussi pour les technologies de pointe. Mais si pirater un iPhone est une chose, prendre le contrôle d'un drone en est une autre. Or, c'est justement l'exploit qui a été accompli par une équipe de chercheurs américains de l'université d'Austin (Texas).
Et ces derniers n'ont pas eu besoin de déployer des moyens exceptionnels pour y parvenir. Selon Russia Today, il n'a fallu que 1000 dollars de matériel et un peu d'huile de coude pour tromper le système GPS embarqué dans le drone. Résultat : les chercheurs du laboratoire de radionavigation ont pu déterminer un nouveau plan de vol au nez et à la barbe de l'opérateur légitime.
Cette interférence était voulue. Le département de la Sécurité intérieure des États-Unis avait lancé un défi à l'équipe de chercheurs. Un challenge loin d'être désintéressé, puisque cela est un bon moyen de repérer les points faibles d'un drone et de trouver ensuite une parade. Des mesures impératives, car les drones sont appelés à se multiplier dans les années à venir pour satisfaire tout un tas de missions.
Dans le domaine de la défense, ils peuvent ainsi mener des opérations sans engager la vie de militaires. Les drones sont par exemple très actifs à la frontière pakistano-afghane, mais aussi au Yémen et dans la corne de l'Afrique. Équipés de missiles, ils ont entraîné la mort de nombreuses personnes, avec très souvent des « bavures ».
"Dans cinq ou dix ans, vous aurez 30 000 drones dans les airs. Chacun pourrait être potentiellement utilisé comme un missile contre nous", a expliqué Todd Humphreys, l'un des chercheurs impliqués dans l'expérience. Et si le crash d'un drone non armé n'entraînera pas beaucoup de dégâts, celui d'un drone de combat avec ses missiles pourrait avoir de lourdes conséquences.
Source: Numerama